Nombre total de pages vues

lundi 12 novembre 2012

LIGHTNIN' SLIM EN EUROPE




LIGHTNIN' SLIM EN EUROPE




         Né à Good Pine, au coeur de la Louisiane le 13 mars 1913 et non à Saint Louis comme on l'a longtemps affirmé, Otis Hicks apprend la guitare en écoutant les disques de Lightnin' Hopkins, à plus de 30 ans! Il se produit dans les tavernes de la capitale de la Louisiane au sein d'un grand orchestre de Rhythm & Blues. C'est cette formation que le DJ noir, Ray Meaders dit Diggy Do, présente au producteur J.D. Miller, alors le seul producteur-éditeur-arrangeur-propriétaire de studios de la région. Miller juge l'orchestre très médiocre mais s'arrête sur le guitariste ultrabasique qui se fait même nommer "Lightnin" pour son affinité avec Hopkins.
         Le lendemain, Miller enregistre Otis Hicks, rebaptisé Lightnin' Slim, en raison de son apparence élancée en compagnie de l'harmoniciste Wild Bill Phillips. Cette séance mémorable donnera l'extraordinaire Bad luck, un vrai petit succès qui deviendra, longtemps après, Born under a bad sign via Booker T. & the MG's! Bad luck signale les débuts du Swamp blues, cette atmosphère à ras-de-terre avec une interaction guitare-chant-harmonica sur un rythme paresseux. Avec des effets fréquents de percussion, c'est un des styles de blues les plus évocateurs: le cri du crapaud-buffle semble retentir; on croirait presque entendre le clapotis des marécages. Lightnin' Slim sera ensuite associé à d'autres bluesmen profonds de Louisiane comme Lazy Lester puis Whisperin' Smith. Avec sa voix lente et rocailleuse, au long accent traînant, sa capacité à transformer n'importe quel blues en une pièce personnelle et haute en couleurs, Lightnin' Slim grave une œuvre splendide, une des toutes meilleures du blues de l'après-guerre. La plupart de ses titres sont dominés par un formidable sens théâtral et un humour dévastateur. Consécration de son originalité: Lightnin' Hopkins, celui qu'il imitait, reprendra deux morceaux de Slim: My starter won't start et It's mighty crazy.
         Contrairement à son compère Slim Harpo, Lightnin' Slim n'a pas connu de grand succès national mais le public noir sudiste lui a toujours été fidèle. Après 1966, Slim qui avait détruit un camion appartenant à Miller dans un accident de la route prend peur et s'exile à Detroit. Ce n'est qu'en 1972 qu'on le sort de l'usine où il travaillait. En compagnie de Whisperin' Smith, Lightnin' entreprend une nouvelle carrière en Europe et apparaît, brillant, aux sommaires de l'American Folk Blues Festival 1972, de l'American Blues Legends et au festival de Montreux, accompagné par les Aces. Ses manières rurales immanquables, parlant lentement, marchant lentement comme sur des coussins d'air buvant cul sec, sa formidable présence sur scène et ses accoutrements - ce bonnet de fourrure vissé sur le crâne sous les spotlights! - lui assurent une brève mais forte popularité auprès du public européen.

         Sa prestation à Montreux en 1972 est particulièrement mémorable. Les organisateurs avaient décidé de faire accompagner Lightnin' Slim et Whispering Smith par les Aces plus Lafayette Leake. Ces derniers dont les manières urbaines étaient aux antipodes des Louisianais n'avaient en plus jamais entendu parler de ces musiciens qu'ils regardaient avec inquiétude et demandaient aux fans européens d'où sortaient ces deux lascars et s'ils savaient vraiment jouer!!! Le résultat, heureusement enregistré, dément ces appréhensions.
         Lightnin' Slim devait revenir en Europe mais hélas son décès inattendu le 27 juillet 1974 à Detroit l'empêcha de profiter de ce nouveau public.
                                                        Gérard HERZHAFT

         Born on march 13 1913 in Good Pine (La) and not in Saint Louis as it has been written , Otis Hicks worked for years as a sharecropper and tractor driver on plantations while being attracted by the blues and particularly the guitar of Lightnin' Hopkins.
         In fact, Otis started to play guitar quite late in his life, around 1953, but soon was heard on several R&B local bands. Thanks to the famous DJ Diggy Do (Ray Meadows), Otis was brought to the attention of producer J.D. Miller who, impressed by the low down blues of Hicks, took him into his Crowley recording studio and issued records under the moniker Lightnin' Slim that he created for Otis Hicks.
         In 1954, Bad luck was a local hit for Slim and Miller, the first record of a long decade of some wonderful and most witty, gritty, low down and dirty blues to come off of this area. If other Miller's artists waxed remarkable blues, it is undoubtedly with Lightnin' Slim that the so called Swamp blues peaks at its all-time swampiest. Listen to some of his extraordinary sides issued on the Excello label during the 50's and early 60's and you are transplanted from your armchair to the Louisiana bayou land where you can hear the croaks of the frogs and the swash of the swamp. Another Hoodoo man blues later and you'll probably even feel the mosquitoes biting your skin!
         In 1966, the down home blues was not selling anymore in the USA, so Slim moved to Detroit to work in a car factory. But his reputation was very high among the European blues buffs, particularly in England where his records were the inspiration for a lot of rock groups. So in 1972, Fred Reif who had found Slim in Detroit persuaded him to bring his Swamp blues overseas, alongside his old partner harmonica player Whispering Smith.
         Slow walking, slow talking, hard drinking, with some improbable get-ups, Slim seemed to be for the young Europeans the archetype of the Southern bluesman. He was a big success everywhere and enjoyed a lot to be treated like a star, surrounded by young ladies and sipping good scotch or even (better?) French cognac.
         Slim and Smith gave one of their most memorable concert on the venerable jazz festival of Montreaux in Switzerland. They had to be backed by the Aces (Myers brothers, Below and Lafayette Leake) who had never heard of those Louisianan downhome bluesmen and were very worried about their musicianship and their ability to play anything or even stand on stage with all the alcohol they had drunk since the afternoon. A coterie of French blues fans had to reassure them before they entered stage.
         This mp3 collection gather those special moments when Lightnin' Slim was a big star in Europe.
         There were plans for Slim to return quickly on those shores and to tour extensively everywhere in Europe. But he died unexpectedly on 27 July 1974 in Detroit.
                                                        Gérard HERZHAFT
Thanks to the researches of Winnie Freyer and Gerd Wieben, we know for sure that Lightnin' slim was born in Good Pine (La) on march 13 1913 and not in Saint Louis




LIGHTNIN' SLIM & WHISPERING SMITH
Live in Europe
Lightnin' Slim, vcl/g; Whispering Smith, hca/vcl on* ; Lafayette Leake, pno; Louis Myers, g; Dave Myers, bs; Fred Below, dms. Montreux, CH. 18 juin 1972
01. Lonesome cabin blues
02. My starter won't work
03. Just imagination
04. Caress me baby
05. Baby what you want me to do?
06. I want you to love me
07. You got me dizzy
08. Nobody loves me but my mother
09. Storm in Texas*
10. Got my mojo working (with Jimmy Dawkins)
Lightnin' Slim, vcl/g; Whispering Smith, hca; W.D. Kent, bs; Billy Davenport, dms. Munich, All. 26 octobre 1972
11. Wintertime blues
Lightnin' Slim, vcl/g; Whispering Smith, hca/vcl on *; Boogie Woogie Red, pno; Roger Hill, bs; Tom Farnell, dms. Londres, GB. 16 février 1973
12. Take me back baby*
13. Texas flood*
14. Love bug
15. Walking in the park

mercredi 10 octobre 2012

Chicago/ The Blues Yesterday Vol. 2


CHICAGO/ THE BLUES YESTERDAY/ Volume 2


            
Deuxième volume de cette série maison sur les disques obscurs du Chicago blues d'hier et qui n'ont jamais (sauf erreur) été réédités en CD et qui sont introuvables sauf dans des coûteuses ventes aux enchères.
            Le grand bluesman Eddie Campbell est aujourd'hui salué comme un des meilleurs représentants du West Side Sound encore parmi nous. J'ai eu la chance de le rencontrer de nombreuses fois alors qu'il résidait en France et était accompagné par un excellent orchestre français, celui de Tao Ravao avec le vibrant harmoniciste Vincent Bucher (hélas, Eddie ne semble pas avoir enregistré avec eux). Les prestations de Mr Campbell étaient toutes remarquables de dynamisme, de feeling et de sens de la scène. Eddie a enregistré plusieurs albums de très haut niveau, notamment son grandissime 
King of the Jungle ainsi que d'autres comme Let's pick it ou son dernier excellent CD pour Delmark Spidereating preacher. Avant cela, dans les années 60, il a gravé trois 45t pour un minuscule label (Hawaii) dont un avec la mystérieuse chanteuse Yvonne Gomez qui méritent d'être connus.
            




Little Wolf, de son vrai nom Jesse Sanders (né le 26 juin 1930 à Florence, Mississippi) a fait une carrière de policier à Chicago tout en chantant ici et là dans les clubs de blues. Marié à la nièce de Howlin' Wolf, Diane, Jesse a été pris en main par Willie Dixon lorsque celui-ci venait de fonder son propre label indépendant Yambo. Willie voulait à tout prix promouvoir des imitateurs des grands noms du blues. Sanders qui de temps à autre imitait Howlin' Wolf a été rebaptisé Little Wolf par Dixon qui, à la mort du vrai Loup Hurlant, lui a composé et fait enregistrer en 1976 le superbe 45t The wolf wont howl no more qui a eu un petit succès dans les juke boxes de Chicago. Dans la foulée, Willie a produit un album entier qui, fabriqué maison (les jaquettes étaient collées à la main par Dixon lui-même sur le carton et le texte était parsemé de multiples fautes d'orthographe!) n'a jamais été distribué nulle part. Je l'ai jadis acheté à Dixon lui-même dans la petite boutique qu'il tenait alors à Chicago. Même si aucun titre de ce LP ne retrouve la force de Wolf won't howl no more, la musique est tout de même de bon niveau avec des accompagnateurs de haut calibre comme Buster Benton, Johnny B. Moore ou Billy Branch. Little Wolf aurait enregistré un autre album produit par Bobby Rush qui est très rare et dont notre ami Pierre Monnery a retrouvé la trace.

 Au moment de sa retraite de la police, Jesse Sanders est parti vivre à Memphis où il s'est produit sporadiquement sur scène.
            Enfin, Little Larry Hudson qui officiait, au chant et à la guitare, dans les clubs du West Side de Chicago dans les années 70, demeure une figure mystérieuse. Originaire de Des Moines (Iowa) où il a en enregistré un 45t, il a ensuite gagné Chicago et gravé en 1977 encore un single beaucoup plus soul avant de disparaître on ne sait où.

                                                        
  Gérard HERZHAFT

The second volume of Chicago/ The blues yesterday brings to your attention two little known blues artists plus the early works of the great bluesman Eddie Campbell who has recorded such masterpieces album like King of the Jungle (certainly one of the best LP to come out from Chicago in the 70's), Let's pick it or his recent Delmark effort Spider eating preacher
            I've had the great pleasure to meet several times Eddie when he was living in Europe, touring with the very good French blues band of Tao Ravao featuring harmonica ace Vincent Bucher. A great gentleman and a fantastic showman, Eddie was also very friendly and willing to share recollections of his musical career, drawing striking sketches of the Chicago blues scene. The three singles he did for the tiny Hawaii label in the late 60's are very hard to find and have (to my knowledge) never been reissued anywhere in any form. One of this 45 feature Eddie with the mysterious singer Yvonne Gomez.
            Little Wolf (born Jesse Sanders 26 June 1930 in Florence, Ms) was altogether a Chicago police officer for 47 years while singing the blues in the Windy City clubs. Married to Howlin' Wolf's niece Diane, Jesse brought the attention of Willie Dixon who was trying to find new talents for his fledgling Yambo label. Rebaptized by Dixon Little Wolf, Jesse recorded the modest hit but striking blues The wolf won't howl no more after Howlin' Wolf's death. This single was then featured on a whole album that I bought directly at Willie Dixon's small Chicago office. I don't think this fairly good album (featuring such luminaries as Buster Benton, Johnny B. Moore and Billy Branch) has ever been distributed outside Chicago. It has been said that Jesse made also another album for Bobby Rush which is very hard to find (thanks to Pierre Monnery who located one copy of this!). After his retirement from the Chicago Police Department, Jesse Sanders relocated in Memphis where he made some public appearances. It is not known if he is still alive.
            Little Larry Hudson is an almost complete unknown. A singer and guitarist, he seems to hail from Des Moines, Iowa where in the late 60's he recorded a single for the very short-lived Success label. A few years later, he was performing in Chicago (generally with the L.C. Roby band) and waxed another 45 in a much more Soul-oriented style.
                                                           Gérard HERZHAFT



CHICAGO/ THE BLUES YESTERDAY
Volume 2
Eddie C. Campbell, g; Melvin Brown, pno; Sylvester Boines, bs; Lester Dorsey, dms. Chicago, Ill. 1968
01. All nite I & II
Eddie C. Campbell, vcl/g; band. Chicago, Ill. c. 1968
02. Soup bones
03. Sleepin' the monkey
Eddie C. Campbell, g; Yvonne Gomez, vcl, vcl group; band. Chicago, Ill. c. 1968
04. Ease the pain
05. My man a go-go
Littlle Wolf (Jesse Sanders), vcl; Buster Benton, g; Dennis Miller, g; Johnny B. Moore, g; Billy Branch, hca; Freddy Dixon, bs; Clifton James, dms. Chicago, Ill. 1976
06. The Wolf won't howl no more
07. Mama talk to your daughter
08. Stop ducking on me
09. Every girl I see
10. Put it all in there
11. Sex appeal
12. You can't keep her long
13. Shake for me
Little Larry Hudson, vcl/g; band. Des Moines, Iowa. Late 60's
14. Ride with me
Little Larry Hudson, vcl/g; prob. Reggie Boyd, g; band. Chicago, Ill. 1975
15. Land of dog eat dog
16. Strong constitution

mercredi 1 août 2012

CHICAGO/ THE BLUES YESTERDAY Part 1

CHICAGO/ THE BLUES YESTERDAY/ Part 1

            
Ce premier volume d'une série qui sera peut-être à suivre regroupe les disques d'artistes qui n'ont pas fait carrière mais ont néanmoins animé les clubs de Chicago durant des décennies. Ces soutiers du blues ne sauraient certainement être comparés aux grands bluesmen de Chicago tels Muddy Waters, Howlin' Wolf ou Little Walter. Mais eux aussi ont façonné le Chicago blues, créant ou interprétant cette musique, jouant sans relâche les week-ends, espérant peut-être devenir des stars, attirant un public local, assurant par leur existence même l'existence de clubs de blues et la permanence du genre. Sans eux, y aurait-il vraiment eu après la guerre un Chicago blues aussi important et foisonnant?
            En général, ces bluesmen n'ont enregistré qu'une poignée de 45t, plus rarement un LP pour de petits voire de minuscules labels, souvent aussi financés et produits par eux-mêmes. On ne trouvait leur musique que dans les juke boxes de Chicago, parfois dans quelques magasins spécialisés. Les ventes ont été très faibles et provenaient avant tout de disques achetés entre les sets par une clientèle locale. Certains n'ont parfois pas dépassé les cent exemplaires! D'autres, rares par essence, ont été parfois réédités sur des albums pour collectionneurs, souvent sans que les bluesmen eux-mêmes aient été au courant. Pour quelques uns, en petit nombre, (comme ici Dusty Brown), cela a permis de faire un petit come back. Pour la plupart, ce ne sont que des 45t pas toujours répertoriés dans les discographies mais qui surgissent ici et là dans des ventes aux enchères à des prix souvent prohibitifs.
          
  Little Oscar Stricklin est né probablement dans le Sud dans les années 30 ou 40 et possède une grosse réputation auprès des fans de blues avec son magnifique Suicide blues, seul de ses titres qui a été réédité plusieurs fois sur diverses anthologies. Nous proposons ici ses trois premiers singles dans lesquels il démontre un talent évident. Disparu des écrans radars, j'ai découvert, grâce à mes talents de détective, qu'il a en fait changé sa guitare d'épaule pour embrasser le Funk voire le Disco sous différents pseudonymes, notamment Little O (à ne pas confondre avec un bien plus jeune Little O, artiste de Hip Hop), enregistrant régulièrement des singles fort différents de ceux de ses débuts. Il vient soudain de ressurgir de nulle part et semble en pleine forme. Peut-on espérer le voir enregistrer enfin un album de blues pour Delmark par exemple?
LITTLE OSCAR TODAY, STILL ALIVE AND WELL
            Dusty Brown, né C.V. Triplett en 1929 dans le Mississippi est bien plus connu. Harmoniciste se situant entre Jimmy Reed et Little Walter, il a gravé une poignée de titres de haut niveau dans les années 50 qui sont ici tous réunis. Il a participé en France en 1972 à une tournée du Chicago Blues Festival sans beaucoup de succès, a dirigé un club à Chicago avant de repartir dans le Sud. Dans les années 1990, de retour à Chicago, Dusty a à nouveau enregistré pour Wolf et pour Severn (l'excellente anthologie Chicago Blues Harmonica Project).
            Le placide bassiste Hayes Ware (né à Ruleville, Ms au cœur du Delta) a participé à de nombreuses séances d'enregistrement dans les années 1970-80, accompagné régulièrement Johnny Young puis Hip Linkchain, a enregistré deux 45t (dont ici son meilleur morceau, You got me mamma) et même un album autoproduit (Blues ghetto woman) dans lequel il joue cette fois de la guitare (assez rudimentaire) accompagné d'un Billy Branch en grande forme à l'harmonica. J'avoue ne guère savoir ce qu'il est devenu et même s'il est encore vivant.
                                                           Gérard HERZHAFT
This (I hope?) ongoing series Chicago/ The blues Yesterday is dedicated to obscure bluesmen who waxed a handful of singles, sometimes an LP, that were mostly self produced, on very small labels. Those were rarely sold outside some stores in Chicago or more often from the bandstand by the artists themselves. Nevertheless, those bluesmen were part and even instrumental in making alive the true Chicago blues scene when there still were neighbourhood bars presenting blues for African Americans patrons. Coming quite often in the USA during the 70's and 80's, I had the opportunity to see some of those bluesmen, chatting with them and buying their records. They had sometimes hope of greater fame, wanted very much to tour overseas, asked me to do something for them. But unfortunately, in most cases, they stayed in obscurity.
            Little Oscar Stricklin' is famous for his wonderful Suicide blues, a great modern blues a la Buddy Guy. But he made much more than this only title, three blues singles you'll find here and, after that, during the 70s and 80s, he changed his style for a more Funk and Disco approach under the moniker of Little O (not to be confused with the other much younger Little O, a hip hop artist). He has just resurfaced from nowhere and seems to be in great blues form. Let's hope he will be able to record the whole blues album he is certainly able to do. On Delmark for instance?
            The harp player Dusty Brown (born in 1929) is much better known, having recorded a handful of 45's. He even toured France in 1972 (with Johnny Shines and Luther Johnson) but this didn't do much for him. He managed a Lounge for awhile, went back to Mississippi for years and resurfaced in the 1990's, recording several excellent tracks, particularly on the anthology Chicago Blues Harmonica Project.
            Bassist, singer and sometimes guitarist Hayes Ware (from Ruleville, in the heart of the Mississippi Delta) was in the studios as an accompanist on numerous sessions during the 60's and 70's, played regularly with Hip Linkchain and waxed two 45's and an odd album that features Billy Branch in great form.


CHICAGO/ THE BLUES YESTERDAY
Volume 1
Little Oscar (Oscar Stricklin), vcl/g; band. Chicago, Ill. 1967
01. Suicide blues
02. Empty bottles
Little Oscar, vcl/g; Freddy Robinson, g; band. Chicago, Ill. 1969
03. Gotta make a change
04. Two foot drag
Little Oscar, vcl/g; band. Chicago, Ill. 1973
05. The message
06. I tried
Dusty Brown (C.V. Triplett), vcl/hca; Joe Little, g; Henry Gray, pno; Johnny Sturdivant, dms. Chicago, Ill. 1 octobre 1955
07. Yes she's gone
08. He don't love you
09. Rusty Dusty
10. Hurry home
Dusty Brown, vcl/hca; Hip Linkchain, g; Jug Linkchain, bs; Bob Richey, dms. Chicago, Ill. 1958
11. Please don't go
12. Well you know I love you
13. Do you love me?
14. Will you forgive me baby?
Hayes Ware, vcl/bs; g; dms. Chicago, Ill. 20 février 1975
15. You got me mamma
Hayes Ware, vcl/g; Billy Branch, hca; Craig Walton, bs; Herman Shorty Gary, dms. Chicago, Ill. mai 1979
16. Fishin'
17. I can't hide my love
18. Little Sally Walker
19. Ride high