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mercredi 20 décembre 2023

ROBERT Jr LOCKWOOD

 

ROBERT Jr LOCKWOOD

Complete Recordings 1941-81

 

              


Avec la "RobertJohnsonmania" qui a déferlé à partir de 1990, on aurait pu croire que Robert Jr Lockwood, le dernier héritier direct de Johnson, eut été interviewé en détail et largement enregistré. Il n'en a rien été. La presse musicale du monde entier a surtout demandé à Keith Richards et Eric Clapton, qui avaient plus entendu Ted Heath et Tommy Steele dans leur enfance, de témoigner sur Robert Johnson!

               Il est vrai que l'homme, sous une apparence placide, n'est pas toujours très facile. Et lors de l'interview qu'il m'avait donnée en 1980, je me souviens de sa colère froide et de son hostilité à partir du moment où j'avais un peu trop mentionné le nom de Robert Johnson!               Robert Jr nait le 27 mars 1915 à Turkey Scratch dans l'Arkansas, un campement cherokee à quelques miles de la petite bourgade de Marvell. Son père, Robert Lockwood est un agriculteur noir marié à une pure indienne, Ella Reese. Le grand'père de Robert Jr était un authentique chef indien. Le bluesman a toujours insisté, avec une pointe d'agacement, pour que son nom soit "Robert Lockwood Jr", "le fils de mon père" et non Robert Jr Lockwood, ce qui est la norme et qui le renvoie à une filiation imaginaire avec Robert Johnson. Le ménage ne s'entend pas très bien et Mrs Lockwood gagne Memphis avec son fils en 1920. Il traine avec sa mère de ville en ville, jusqu'à Saint Louis avant que celle-ci ne le ramène à Marvell et le confie à son frère, Emmett Reese. Elle le reprend ensuite avec elle et ils s'installent chez un autre de ses oncles maternels à Helena, dans l'Arkansas, alors une des rares bourgades actives de cet Etat, un des plus pauvres des USA. C'est, semble-t-il, à ce moment-là (vers 1925-26) que Robert Jr apprend le piano grâce à ce parent passionné de musique. Le jeune Lockwood passe aussi beaucoup de temps à écouter la vaste collection de disques de son oncle. Il avoue adorer alors King Oliver, Jelly Roll Morton, Blind Blake et accompagne leurs disques sur le piano de l'oncle. Les années suivantes, il découvrira les disques de Fats Waller, Fletcher Henderson. Un goût pour le jazz qui ne quittera jamais Robert Jr Lockwood.

               La mère de Robert Jr semble traîner entre Arkansas, Tennessee, Missouri et Mississippi, subsistant de divers travaux domestiques. C'est ainsi que dans les années 30, elle est courtisée par Robert Johnson dont elle "ne peut se débarrasser". Finalement, comme Robert Jr le relate, Johnson s'installe chez Mme Lockwood-Reese: "Robert Johnson allait et venait, partait des semaines ou bien des mois entiers, mais revenait toujours chez ma mère. Il y avait posé ses affaires, laissé quelques guitares. Mais je pense qu'il était lui aussi d'origine indienne, un Pied-Noir ou un Cree, et qu'avec ma mère, ils se comprenaient parfaitement".

 

               D'après Lockwood, Robert Johnson, peu partageux d'habitude, se prend d'affection pour le fils de sa maîtresse, à peine plus jeune que lui! Comme il voit son intérêt pour la musique, il lui fabrique une guitare avec des bois de récupération et lui apprend à en jouer. L'élève s'exerce lorsque Johnson est absent. A chacun de ses retours, le bluesman constate les progrès de son protégé. Il n'est guère étonnant, si tout cela est authentique, que Robert Jr joue d'abord de la guitare dans un style extrêmement proche de Johnson avec un répertoire similaire. Lockwood insiste dans ses interviews sur le fait que presque tous les premiers titres qu'il a enregistrés étaient régulièrement joués par Robert Johnson. Bientôt, sans doute vers 1934-35, le jeune Lockwood suit Johnson dans certaines de ses pérégrinations à travers le Sud. Via Johnson, il se lie d'amitié avec Johnny Shines, son cousin Calvin Frazier et Rice Miller, le futur Sonny Boy Williamson n° 2. En 1936, Miller, un autre trimardeur-né, qui souhaite se faire accompagner par un guitariste qui saurait jouer à la façon de Robert Johnson, embauche Lockwood. Ils sautent ensemble de train en train, passent de Helena à Saint Louis, Memphis, Atlanta, Birmingham... Cette vie de musicien itinérant est difficile - ils finissent à plusieurs reprises en prison - mais riche de rencontres marquantes. Lockwood cite Hacksaw Harney ("certainement le meilleur guitariste de son époque"), un musicien fortement marqué par le ragtime mais qui n'a a que peu enregistré; Little Walter Jacobs, "déjà un excellent harmoniciste"; Robert Nighthawk, Charley Jordan et surtout Eddie Durham que Lockwood va voir en concert à Memphis vers 1939. C'est sous l'influence du guitariste de jazz que Robert Jr adopte la guitare électrique. Il se passionne aussi à ce moment-là pour le jeu de Charlie Christian dont il reste encore aujourd'hui un fervent admirateur.

               En 1940, Lockwood tente sa chance à Chicago. Il joue avec John Lee "Sonny Boy" Williamson, Dr Clayton, Big Bill Broonzy. C'est semble-t-il grâce à Big Bill que Robert Jr enregistre pour Lester Melrose, gravant quatre magnifiques titres pour Bluebird en 1941 ("Take a little walk with me", "Little Boy Blue", "Black spider blues" et "I'm gonna train my baby") dans un style très proche de celui de son mentor, Robert Johnson. Mais Melrose s'aperçoit vite que Lockwood est bien davantage qu'un bluesman soliste. Il se retrouve ainsi dans les studios pour de nombreuses séances d'enregistrement derrière Dr Clayton, Saint Louis Jimmy, Sunnyland Slim, Roosevelt Sykes..., le début d'une très longue carrière de sideman.

              Lockwood avouera toujours n'avoir jamais aimé la vie trépidante de Chicago. A l'instar de nombreux musiciens sudistes, il fait de constants allers-retours entre l'Arkansas (où vit encore sa famille maternelle) et la grande métropole des bords du Lac Michigan. Dans les années 40, Lockwood retrouve Sonny Boy Williamson/Rice Miller à Helena et participe activement au programme radiophonique de blues sponsorisé par Interstate Grocery, le King Biscuit Time en compagnie de Joe Willie Wilkins, James "Peck" Curtis, Dudlow Taylor, Houston Stackhouse. Mais, là comme souvent ailleurs, et sans doute avec de nombreuses raisons, Lockwood s'estime insuffisamment payé par Max Moore, le producteur radiophonique du programme, et il quitte définitivement le King Biscuit Time. Lockwood réalise alors son ambition de devenir un musicien de jazz. Il devient le guitariste des Three Starkey Brothers (piano, deux cuivres, basse et batterie plus sa guitare) qui animent une émission régulière sponsorisée par une marque de farine, Mother's Best Flour. Cela n'empêche pas Lockwood de retrouver Sonny Boy, mais cette fois sur KXLR à Little Rock. On le signale à Memphis où il joue un instant avec Howlin' Wolf, rencontre B.B. King, rejoint un nouvel orchestre de jazz, celui de Bill Johnson.


               Après 1950, Lockwood, fatigué de sa vie itinérante, s'installe à Chicago pour de bon. Durant les dix années suivantes, il va entièrement vivre de sa musique, essentiellement en accompagnant d'autres musiciens, en studio (pour Chess, Mercury, JOB...) et en faisant partie des orchestres de Little Walter, Eddie Boyd, Shakey Jake, George Smith, Sonny Boy Williamson et, semble-t-il aussi, de Muddy Waters. Assez curieusement, est-ce dû à son tempérament à la fois reservé et quelque peu ombrageux ou bien son goût pour le jazz alors qu'il est davantage catalogué comme "blues"?, Lockwood n'enregistre que très peu sous son nom: en 1951, deux titres pour Mercury et deux autres pour JOB, en 1955 deux autres titres pour le même label. Et c'est tout! Ce n'est qu'en 1960 qu'il fait quelques apparitions inattendues en chanteur-leader sur des microsillons de Sunnyland Slim et Otis Spann, destinés au public du Blues Revival. A cette époque, le blues ne marche plus guère auprès des Noirs et les studios délaissent les talents de Robert Jr Lockwood. En 1960, il quitte Chicago et s'installe à Cleveland. Il rencontre la même année Annie qui devient son épouse. Il forme un quatuor avec, une fois encore, Sonny Boy Williamson, venu le rejoindre. Mais Sonny Boy saisit l'opportunité européenne que Lockwood refuse. Il rejette l'offre de participer à l'American Folk Blues Festival ("On me proposait un salaire de misère") et reforme un orchestre entre blues et jazz en compagnie de Gene Schwartz, une formation avec laquelle il jouera régulièrement durant les trente années suivantes. 

            


  Cleveland n'est guère connu pour ses activités bluesistiques, peu de visiteurs viennennt y humer le climat musical. Lockwood y vit largement dans l'ombre, à l'écart des courants d'intérêt pour le blues. Il apprécie aussi la vie familiale et sédentaire, éludant plusieurs propositions de disque et de tournées.  Il faut tout le talent persuasif de Bob Koester pour qu'il enregistre en 1970 son premier album, "Steady rollin' man"  en compagnie des frères Myers. Un bon album, solide, de Chicago blues mais dans lequel, à quelques exceptions près, Lockwood joue surtout au "meilleur disciple" de Robert Johnson. En 1973, l'audacieux producteur Pete Lowry produit "Contrasts". Lockwood y démontre toutes les facettes de son vaste talent: blues à la Robert Johnson, pièces de R & B, instrumentaux de jazz... Il s'agit, à mon avis, du meilleur album de Lockwood. Deux ans plus tard, Lowry récidive avec un autre grand album, "Does 12" dans lequel Lockwood joue uniquement de la guitare à douze cordes, mais là encore dans tous les styles dont il est capable. Ce disque comprend des versions lumineuses de Walking blues et de Terraplane blues plus des instrumentaux comme Red Top. A cette époque, Lockwood tourne au Japon ainsi qu'en Europe. C'est à cette occasion qu'il gravera en 1982 un bon album en solo, une fois de plus largement dans le moule de Johnson: "Robert Lockwood plays Robert and Robert" 

               En 1980-81, Lockwood et son vieil ami Johnny Shines décident de réunir leurs talents et se produisent ensemble, jouant d'abord en solo chacun, puis ensemble d'exquis duos où ils s'accompagnent et se répondent à la croche près. En deuxième partie, on retrouve les deux grands bluesmen à la tête d'une formation orchestrale comportant deux cuivres et une section rythmique. Le spectacle, que j'ai eu la grande chance de pouvoir alors apprécier aux Etats Unis était remarquable: deux vieux compagnons de route aux racines communes et aux idées différentes mais complémentaires réunis sur une même scène avec un formidable feeling et une réélle amitié. Malheureusement, alors que ce show devait tourner en Europe, Johnny Shines était frappé d'une crise d'hémiplégie dont il ne se remettra pas vraiment. Cette association Lockwood-Shines a enregistré deux albums, l'un remarquable (Hangin' on), l'autre hélas marquée par un Shines diminué qui se cantonne dans un rôle secondaire: "Mister Blues is here to stay". Mais Lockwood y est excellent dans un répertoire jazz et Rhythm & Blues.

               Robert Jr Lockwood a passé les quinze dernières années à Cleveland, presque oublié de tous. A l'exception d'une interview dans "Living Blues", sa parole a été totalement absente de la vague d'idolatrie pour son professeur Robert Johnson dont, quoi qu'il en ait, il demeure le seul véritable héritier. J'avais contacté une grande revue musicale qui venait de réaliser la ennième interview de John Lee Hooker en envoyant un correspondant jusqu'en Californie afin qu'ils fassent la même chose avec Lockwood. Mais le vieux maître, il est vrai taciturne et peu médiatique, n'intéressait personne! Et, malgré une courte association avec Ronnie Earl dans les 90's, il dut auto-produire son seul disque de cette période, "What's the score" sur son propre label "Lockwood"! 

              Robert Jr Lockwood est décédé à Cleveland le 21 novembre 2006

               Nous avons réuni ici la totalité des enregistrements que ce grand bluesman a effectués entre 1941 et 1981. A l'exception de l'album live in Japan.

                                                                                         Gérard HERZHAFT



 

SOURCES

Interview de Robert Lockwood avec l'auteur partiellement éditée dans "L'héritage de Robert Johnson, un bluesman très influent" (Revue d'Ethnomusicologie XIV, 2: "Apprentissage direct et dérivé chez les bardes itinérants").

Divers numéros de Soul Bag, Blues Unlimited, Blues Access, Living Blues.

LEADBITTER (Mike),Ed.- Nothing but the blues.- Hanover Books, Londres, 1971

ROWE (Mike).- Chicago Breakdown.- Da Capo; New York, 1981.

mercredi 13 décembre 2023

SMOKY BABE/ Complete Recordings

 SMOKY BABE/ Complete Recordings


           


Born Robert Brown on July, 31st 1927 in Itta Bena (Ms), Smoky Babe has been one of the very best discovery from the Blues Revival era. A sharecropper helping his family at an early age and during years around Itta Bena, Smoky Babe has taken the guitar and the blues under the strong influence of Robert Petway and Tommy McClennan, seeing them performing and listening to their records. He developed the same rhythmic guitar style, full of a furious energy, the similar passionate singing and, if one adds a great ability to compose autobiographic blues and to make every standard his own, you sure have with him a major bluesman!
            During the late 1940's and maybe at his mother's death, Smoky Babe leaves the miserable sharecropping to work in a factory in Alabama, then in New Orleans where he works as a longshoreman while playing sometimes in local clubs. Around 1953, he marries and the couple settles in Baton Rouge, buying a little farm and finding a good job as a car mechanic in a garage. He anyway plays here and there, mostly at friends' parties. It's like that and only by chance that Harry Oster discovers him in February 1960 during a party at Robert Pete Williams' house (his neighbor) where there are other Robert Pete's neighbors, Lazy Lester, Clyde Causey or William and Sally Dotson! Oster is stunned by Smoky's talents and then records him substantially during the following days. Those wonderful records when issued on several albums and anthologies stir interest in the then small coterie of blues buffs in the USA and Europe. But Smoky, quite suspicious, would turn down any offer to appear at colleges or festivals during the early 1960's, liking better to catch his steady work at his garage and his farm than trying his chance on a musical career.
            He is reported to have died in Scottlandville around May 1973.
            We have gathered here all his known recordings in chronological order. That still leaves at least 20 unissued tracks that are probably by now at the Smithsonian and that we certainly would be eager to be able to listen to!
                                                                       Gérard HERZHAFT


SMOKY BABE
Complete Recordings

Smoky Babe (Robert Brown), vcl/g. Scotlandville, La, 6 february 1960
01. Shake, shake Mattie
Smoky Babe, vcl/g. Scotlandville, La, 10 february 1960
02. Long way from home
03. I’m goin’ back to Mississippi
04. I'm goin' away
Smoky Babe, vcl/g; Sally Dotson, vcl. Scotlandville, La. 25 february 1960
05. Rabbit blues n°1
06. Rabbit blues n°2
07. Ghost blues
Smoky Babe, vcl/g; William Dotson, vcls. Scotlandville, 25 february 1960
08. Two wings
Smoky Babe, vcl/g. Scotlandville, La, 27 february 1960
09. Bad luck and trouble
10. Now your man done gone
11. I’m broke and I’m hungry
12. Bad whiskey
13. Going back home
14. Goin' home blues
15. Melvanie blues
16. Ocean blues
17. Boogie woogie rag
Smoky Babe, vcl/g; Lazy Lester, hca. Scotlandville, La. 27 february 1960
18. Mississippi River
19. Too many women n°1
20. Too many women n°2
21. My baby she told me
22. My baby put me down
Smoky Babe, vcl/g; Clyde Causey, hca. Scotlandville, La. 27 february 1960
23. Ain’t got no rabbit dog
24. Black gal
25. Locomotive blues
Smoky Babe, g. Scotlandville, La. 6 march 1960
26. Boogy
27. Boogie gal
28. If I had listened what my mama say
29. I'm goin' home on the morning train
Smoky Babe, vcl/g; Sally Dotson, vcls; Hilary Blunt, g. Scotlandville, La. 14 april 1960
30. Your dice won’t pass
31. Black ghost
Smoky Babe, vcl/g. Scotlandville, La. 3 november 1960
32. Talkin' baby
33. Backyard boogie
Smoky Babe, vcl/g; Sally Dotson, vcls on *; Lazy Lester, hca. Scotlandville, La. 10 february 1961
34. Chicago bound
35. Somethin’ wrong with my machine*
Smoky Babe, vcl/g. Scotlandville, La. 27 march 1961
36. Insect blues
37. Boss man blues
38. Way back in the country blues
Smoky Babe, vcl/g. Scotlandville, La. 1 april 1961
39. I went down 61 Highway
40. Hottest brand goin’
41. Regular blues
42. Arkansas blues
43. What's wrong with you
44. Working on Mr Walter's farm
Smoky Babe, vcl/g. Scotlandville, La. 14 june 1961
45. Cold, cold snow
46. Diggin' my potatoes
47. I'm wild about you black gal
Smoky Babe, vcl/g. Vance, Ms, 11 august 1961
48. Terraplane blues

Going Downtown Boogie (14-4-60) on Country Negro Jam for Arhoolie CD372
Cotton Field Blues (10-08-61) on the same Arhoolie CD372 (Thanks to Adrian Florès)

jeudi 30 novembre 2023

CHUCK HIGGINS 1951-64

 

CHUCK HIGGINS

 

           


Charles William (Chuck) Higgins, saxophonist, singer, showman, bandleader, and somewhere a Rock'n'roll pioneer was born 17th April 1924 in Gary Indiana, learning trumpet and saxophone at an early age. He was already a proficient musician when he moved to Los Angeles around 1940. The young Higgins then attended the Music Conservatory and formed a band with Fred Dunn on piano and a very young guitar player Johnny Watson (!). In December 1951, Chuck recorded his first session for the Combo label, waxing the classic Pachuco hop, about the Mexican migrants that were coming to California. This first success led to many sessions by Higgins during the subsequent years and in fact, as a leader or an accompanist, Chuck was constantly roaming the L.A. recording studios until 1957.

            But the kind of no-nonsense hard-driving honkin' sax instrumentals delivered by people like Higgins weren't favoured anymore by the R&B buying public and Chuck didn't get to the studios until 1962 for a modest session and in 1964 with a band that featured future Canned Heat guitarist Henry Vestine.

            Unable to get enough gigs, Chuck had to make a living teaching music in various schools. But he anyway managed to record two LP's during the 1970's that led to his "re-discovery" by European and Japanese blues ad R&B fans, bringing him to tour overseas and recording again several albums.

            Chuck Higgins died of lung cancer in Los Angeles on 14th September 1999.

            Recently, the excellent Jasmine label has issued a CD of 30 tracks by


Higgins. Here are all the other titles (minus one) this great saxophonist has recorded.

                                          Gérard HERZHAFT

 

Chuck Higgins (Charles William Higgins), t-sax; Johnny "Guitar" Watson, vcl/g; Joe Ursery, bs; Eli Tooney, dm. Los Angeles, Ca. december 1951

01. Pachuko hop I & II

02. Motor head baby (vcl: Johnny Watson)

03. Love my baby (vcl: Johnny Watson)

04. Ain't gonna leave baby (vcl: Joe Ursery)

Chuck Higgins, t-sax; Fred Higgins, vcl; Johnny Watson, pno; Joe Ursery, bs; Willie Jones, dms. Los Angeles, Ca. 5 february 1952

05. Cotton picker (vcl: Fred Higgins)

06. Iron pipe

Chuck Higgins, t-sax; Johnny Watson, pno; Jason Higgins Jr, bs; Joe Ursery, bs; Willie Jones, dms. Los Angeles, Ca. march 1952

07. Blues n'Mambo

08. Stormy (vcl: Johnny Watson)

09. Real gone hound dog (vcl: Fred Higgins)

10. Tortas

11. Big fat mama (vcl: Fred Higgins)

12. Boyle Heights

13. Bug jump

14. Just won't treat me right (vcl: Johnny Watson)

15. West Side

16. I'm in love with you (vcl: Ora May Garvin)

17. Chuck's wig

Chuck Higgins, t-sax; Frank Dunn, pno; band. Los Angeles, Ca. april 1952

18. Blue sax

19. Papa Charlie (vcl: Daddy Cleanhead)

20. Higgins bounce I & II

21. Higgins blues I & II

Chuck Higgins, vcl/t-sax; Paul Clifton, t-sax; Frank Dunn, pno; band. Los Angeles, Ca. november 1952

22. That Dubonnet wine

23. The song of love (vcl: Carl Green)

Chuck Higgins, t-sax; band. Los Angeles, Ca. 19 août 1953

24. Wiggle

Chuck Higgins, t-sax; Daddy Cleanhead, vcl; Don Epstein, tb; Jason Hogans Jr, b-sax; H.B. Barnum, pno; Jimmy Nolen, g; Winston Williams, bs; James Lee, dms. Los Angeles, Ca. 16-31 august 1954

25. Something's going on in my room (vcl: Daddy Cleanhead)

26. Let me come back home (vcl: Daddy Cleanhead)

27. Special tea

28. Is it real?

29. I know what you're talking about

Chuck Higgins, t-sax; Daddy Cleanhead, vcl; band. Los Angeles, Ca. 12 november 1954

30. Middle of the mambo

31. One chord instrumental

Chuck Higgins, vcl/t-sax; Kenny Batte, b-sax; Frank Dunn, pno; Jimmy Nolen, g; Roy Johnson, bs; James Lee, dms. Los Angeles, Ca. october-november 1955

32. Oh yeah

33. I need your love

34. Hey dig

35. Chuck's fever

Chuck Higgins, t-sax; Daddy Cleanhead, vcl; band. Los Angeles, Ca. 12 march 1956

36. Rock'n'roll

37. Pachuko hop

38. Good luck

39. Tonk

Chuck Higgins, t-sax; g; Kenny Battle, b-sax; Frank Dunn, pno; Joe Ursery, bs; Eli Toney, dms. Los Angeles, Ca. 1957

40. The rooster

41. The duck walk

Chuck Higgins, t-sax; band. Los Angeles, Ca. 1962

42. Baby shoes

Pacho hop twist

Chuck Higgins, t-sax; Henry Vestine, g; Jay Cantrell, t-sax; bs; Bobby Woods, dms. Los Angeles, Ca. 1964

43. Pancho Villa

44. Too smart

45. Sorry 'bout that

46. Night scene

47. Jerky junction

48. Squiggly wiggley

 

dimanche 19 novembre 2023

LADIES SING THE BLUES/ Volume 8/ Mozelle Alderson

 

LADIES SING THE BLUES Volume 8/ Mozelle Alderson

 

 

           


This 8th opus of our Ladies sing the blues series is entirely dedicated to the elusive blues singer and comedian Mozelle Alderson.

            "Entirely" because this very lady has recorded a lot of tracks during a period spanning from 1927 to 1934. "Elusive" for Mozelle has recorded under several nicknames that for a long time prevented her to be clearly identified even by the most dedicated blues buffs the world around! Jane Lucas, Hannah May, Harum Scarums, Mae Belle Lee and the most famous Kansas City Kitty are in fact the same singer Mozelle Alderson, as her long time partner Georgia Tom Dorsey revealed in an 1975 interview to Jim O'Neal and Amy Van Singel for their magazine Living Blues.

            "Elusive" is anyway still Mozelle Alderson and I've not been able to track a photo by the lady through my anyway important collection of blues magazines! It's once again Blues/ A regional experience that gives the most details of her whereabouts.

           

Georgia Tom Dorsey

She was born Mozelle Fagans at Bedford, Ohio on November 20th 1904 and she moved to Chicago sometimes in the early 1920's after wedding to a Mr Alderson. She probably sang already for a long time as one can notice when she recorded her first three 78s in 1927 for the Black Patti/ Gennett label backed by the excellent piano player Blind James Beck. She came back to the studios three years later for a session with the obscure pianist Judson Brown for a couple of risqué blues. By now her career took another speed and she was almost always in the recording studios during the years 1930-31, producing duos with the ubiquitous and very influential Georgia Tom Dorsey under her many nicknames that puzzled the discographers for so long. As Kansas City Kitty, Jane Lucas or among the Hokum Boys, Mozelle Alderson waxed dozens of records with sometimes the add of several Chicago blues stalwarts of the era: Tampa Red, Big Bill Broonzy and of course almost always Tom Dorsey. Her repertoire ranged from Classic blues singers to Hokum and Memphis Minnie...

            After a very good last session in 1934, Mozelle disappeared from the recording vaults. Has still other nicknames hidden somewhere in the discographies? Or did she dropped her musical career to other goals?

            She was a widow in 1941 and she re-married two years later to John H. Slocum in Chicago. Mozelle died on May 15th 1994 in Chicago, largely forgotten and unfortunately never interviewed.

            We have been able to gather all her known recordings in this comp.

                                                                       Gérard HERZHAFT

 

 


Mozelle Alderson, vcl; Blind James Beck, pno/vcls. Chicago, Ill. 29 april1927

01. Mozelle blues

02. Sobbin' the blues

03. Room rent blues

04. State Street special

Mozelle Alderson, vcl; James Beck, pno; Al Miller, mdln. Chicago, Ill. may 1927

05. Mobile Central blues

06. Tall man blues

Mozelle Alderson, vcl; Judson Brown, pno/vcls. 17 april 1930

07. Tight whoopee

08. Tight in Chicago

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls; Tampa Red, g. Chicago, Ill. 13 may 1930

09.You got that stuff

10. The doctor's blues

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. Chicago, Ill. 25 august 1930

11. Do it by myself

12. Fish house blues

13. Room rent blues

14. Show me what you got

Mozelle Alderson (as Hannah May), vcl; Big Bill Broonzy, g/vcls; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. New York City, 15 september 1930

15. Pussy cat pussy cat

16. What you call that?

17. Court house blues

Mozelle Alderson (as Hannah May), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls; Big Bill Broonzy, g. New York City, 16-17 september 1930

18. Come on mama

19. What's that I smell? (Hannah May)

20. It's been so long

21. Terrible operation blues

22. Rent man blues

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl/pno; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. Chicago, Ill. 1 november 1930

23. Killing floor blues

24. How can you have the blues?

Mozelle Alderson (as Jane Lucas), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls; Big Bill Broonzy, g. Richmond, Ind. 19 november 1930

25. What's that I smell? (Jane Lucas)

26. Terrible operation blues (Jane Lucas)

27. Where did you stay last night?

28. Fix it

29. Ain't goin' there no more n°2

30. That's the way she likes it

31. Double trouble blues

32. Leave my man alone (Jane Lucas)

Mozelle Alderson, vcl/tamb; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls; Big Bill Broonzy, g. Richmond, Ind. 20 november 1930

33. Hip shakin' strut

34. Hokum stomp

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. Chicago, Ill. 2 december 1930

35. Who's been here since I been gone?

36. Gym's too much for me

Mozelle Alderson, vcl (as Kansas City Kitty); Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. Chicago, Ill. 17 december 1930

37. When can I get it?

38. That thing is a mess

Mozelle Alderson (as Harum Scarums), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls; Big Bill Broonzy, g. Grafton, Wisc. january 1931

39. Alabama scratch I & II

40. Come on in

41. Where did you stay last night? (1931)

42. Sittin' on top of the world

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. Chicago, Ill. 5 january 1931

43. Root man blues

44. Close made papa

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls; Tampa Red, g. Chicago, Ill. 7 janvier 1931

45. Scronchin'

46. What a fool I've been

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. Chicago, Ill. 12 march 1931

47. Do it some more

48. Knife man blues

Mozelle Alderson (as Mae Belle Lee), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls. Grafton, Wisc. 13 april 1931

49. I'm takin' bout you

50. Bumble bee

51. Times done got hard

52. Sittin' on top of the world n°2

Mozelle Alderson (as Kansas City Kitty), vcl; Georgia Tom Dorsey, pno/vcls; kazoo. Chicago, Ill. 1 november 1934

53. Christmas morning blues

54. Double trouble blues

55. Leave my man alone

56. Mistreatin' easy rider