Nombre total de pages vues

vendredi 13 décembre 2013

CHICAGO/ The Blues Yesterday Vol. 8




CHICAGO/ The Blues Yesterday Vol. 8

             
Comme cette série est littéralement plébiscitée, voici donc un nouveau volume avec, comme toujours, 3 (ou 4?) artistes trop méconnus.

           Jesse Anderson, né le 21 août 1940 à Paris (Arkansas) s'est installé très jeune dans l'Oklahoma puis le Kansas, fondant à Topeka à la fin des 50's un orchestre de blues les Blues Toppers. Venu à Chicago en 1960, Jesse s'est lié avec d'autres jeunes musiciens de la ville comme Fenton Robinson (avec lequel il cosignera Somebody loan me a dime), Earl Hooker, Otis Rush, les frères Jimmy et Syl Johnson. Dans ses disques gravés pour Federal puis Cadet, Thomas, Outta Cyte dans les années 60, Jesse Anderson se révèle un excellent adepte de la Soul naissante tout en retenant l'atmosphère et le feeling du Chicago blues de l'époque. Il enregistre ainsi une courte œuvre de tout premier plan, brute et goûteuse, qui avec I got a problem flirte avec les Hit Parades de R & B mais qui n'est pas assez commerciale pour faire de Jesse Anderson - c'est aussi vrai d'autres Soul-bluesmen de l'époque comme Little Oscar ou Jamo Thomas - une vedette. Et sa musique est alors considérée aussi trop "Soul" pour les amateurs américains et internationaux du blues revival. C'est ainsi que Jesse disparaît de la scène musicale à partir des années 1970. Mais il est toujours présent et souhaiterait d'évidence pouvoir tourner et enregistrer l'excellent album de blues moderne dont il a d'évidence le potentiel.
           Le chanteur et guitariste (et aussi pianiste, bassiste) Johnny Twist (Johnnie Lee Williams), né dans le Mississippi dans les années 30 a suivi le parcours habituel de bien des bluesmen: des juke joints du Delta aux clubs de Chicago en passant par Saint Louis. Une figure bien connue de Maxwell Street, Johnny a été substantiellement présent dans les studios, notamment derrière Koko Taylor, enregistrant aussi quelques 45t sous son nom. Il vient de resurgir récemment, tenant une boutique/ musée "Old Dusty's Records" qui lui a valu un bel article du South Side Weekly. Lui aussi a certainement le potentiel d'enregistrer un bon album de blues.
           Enfin, je vous propose la totalité des morceaux enregistrés par Willie Mc Neal. Ou pourrait-on dire Willie Mc Neals? Même si plusieurs critiques et spécialistes pensent que c'est le même Willie Mc Neal qui a gravé des titres sous les noms de Boll Weevil, Willie Mc Neal ou Big Mac, la comparaison des voix n'est pas évidente. Rough dried woman I & II est bien connu (Willie a ajouté sa voix à un instrumental de Willie Williams - cf l'article à ce nom dans mon blog) mais son autre 45t l'est beaucoup moins. Pour épaissir encore davantage le mystère, il y a d'autres artistes qui ont enregistré sous le nom de Big Mac, en particulier un bluesman de Milwaukee. Quoi qu'il en soit, la musique est ici (et elle est bonne). A vous de vous faire une idée!

           Je regarde le bilan 2013 de ce blog dont le but est de mettre en lumière des artistes beaucoup trop négligés et il me paraît assez cossu. Merci de vos avis et remarques qui me permettent de savoir si ce "travail" (sans aucune rémunération d'aucune sorte) mérite que je le poursuive.
           En attendant, joyeux Noel à tous et qu'en 2014 la "Force blues" soit avec vous!

                                                      Gérard HERZHAFT

           As this Chicago/ the Blues Yesterday series seems to be increasingly popular, here is a new opus!
           Jesse Anderson (born in Paris, Ak. on August, 21st, 1940) has lived in Oklahoma and Wichita (Kansas) - where he led the Blues Toppers - before going to Chicago during the early 60's. A forceful and impassionate singer, Jesse became part of a group of young innovative bluesmen like Fenton Robinson (with whom he co-wrote Somebody loan me a dime), Earl Hooker, Otis Rush, Syl and Jimmy Johnson. He recorded a handful of great 45s during the 1960's for several labels (Federal, Cadet, Thomas, Outta Cyte) in which he mixes perfectly the sounds of the then uprising Soul Music with the gritty, harsh and gutsy feeling of the Chicago blues. Despite the very high quality of his music (I got a problem is a small hit), it was too down home for the new black public of the 70's and too "Soul" for the mostly white and international public of the blues revival! And Jesse didn't do too much musically after the early 70's. But this fine singer is still around, willing to perform and record the first rate blues album that he is certainly able to make.
           Johnny Twist (Johnnie Lee Williams) is a singer-guitarist from Mississippi (born in the 1930's) who was a very familiar figure of Maxwell Street Market and the Chicago blues clubs. He has substantially been in the studios during this decade, recording behind several big names (Koko Taylor) and a handful of 45's under his own name. He is also still around, keeping a shop (and museum), "Old Dusty's Records" which gained him recently an article in the South Side Weekly. It should be nice if Johnny could be interviewed in depth and record the complete blues album he certainly deserves to make.

           Willie Mc Neal (or should I say Willie Mc Neals?) is quite a mysterious artist. Although several specialists think that it's the same man who recorded under the names of Boll Weevil, Willie Mc Neal and Big Mac, it is hard to be affirmative when comparing the voices. If Rough dried woman is well known and is in fact Big Mac putting his vocal over an older instrumental track by Willie Williams (see an article about this bluesman in this blog), his other 45 is harder to find. There are other people that recorded under the Big Mac's moniker, namely a Milwaukee blues singer. Who is who? You can make your choice.

           During 2013, I've tried to bring the limelight upon bluesmen (and women) who are too much neglected or mostly unknown. I hope to have been useful and instrumental in letting blues buffs the world over (re?)discover artists who put their own modest but important stone to the foundations of the music we love.
           As usual, thank you for your feedback. It gives me the idea if I have to carry on or not this "work" (without any financial reward of course).
           But now, let me wish you all a Merry Xmas and a Happy New Year!

                                                                 Gérard HERZHAFT


CHICAGO/ The Blues Yesterday
Volume 8
JESSE ANDERSON, vcl; Eddie Caddell, t-sax; Gordon Sims, og; Herbie Welch, g; Carl Wright, bs; Willie Wright, dms. Chicago, Ill. 27 mai 1960
01. Got a feelin'
02. I'm gonna leave you baby
Jesse Anderson, vcl; Bobby King, g; Sonny Thompson, pno; band. Cincinati, Oh. 22 mai 1962
03. How long has it been?
04. You better think twice
Jesse Anderson, vcl/g; band. Chicago, Ill. 1966-67
05. True Love Express
06. Swing too high
07. Get loose when you get loose
08. You're only a woman
Jesse Anderson, vcl/g; band. New York City, 1970
09. Mighty mighty
10. I got a problem
11. Readings in Astrology
JOHNNY TWIST (Johnnie Lee Williams), vcl/g; band. Belleville, Ill. 1962
12. Teach me how n°1
13. Teach me how n°2
Johnny Twist, vcl/g; band. Chicago, Ill. 1964
14. Nona baby
15. Look out pretty baby
Johnny Twist, vcl/g; Willie Dixon, bs/vcls; band. Chicago, Ill. 5 avril 1966
16. Go Go baby
BOLL WEEVIL (Willie Mc Neal), vcl/g. Chicago, Ill. 1948
17. Christmas time blues
18. Thinking blues
 Willie Mc Neal, vcl/g; pno; bs; dms. Chicago, Ill. 1956
19. Things ain't what they used to be
20. Streamline woman
BIG MAC (Willie Mc Neal), vcl; Johnny Jones, pno; Hubert Sumlin, g; Eddie Taylor, g; Willie Williams, dms. Chicago, Ill. 1963-66
21. Rough dried woman I & II
Big Mac, vcl; band. Chicago, Ill. 1967
22. That's the way you treat your woman
23. Bad affair
 Big Mac, vcl; band. Chicago, Ill. 1969
24. Come to me



jeudi 28 novembre 2013

CHICAGO/ The Blues Yesterday Vol. 7




CHICAGO/ The Blues Yesterday Vol. 7

      
         Cette série semble si populaire que j'ai concocté un 7ème volume!


            Le guitariste et chanteur Freddie (ou Freddy) Robinson (1939-2009) est connu des amateurs de blues pour ses solos, distingués et jazzy, derrière Howlin' Wolf, Little Walter, Shakey Jake, Louis Myers ou John Mayall. Mais - en particulier après son départ de Chicago pour la Californie - il a aussi substantiellement enregistré sous son nom, des singles et plusieurs albums très ancrés dans le jazz soul à la George Benson. Cependant, la plupart de ses albums présentent d'excellents blues, en particulier les morceaux enregistrés pour Enterprise. Nous proposons ici ses tout premiers 45t gravés pour de petits labels de Chicago dans lesquels il démontre toute la finesse de son jeu.


          
  Le chanteur et harmoniciste Mojo Buford né à Hernando dans le Mississippi le 10 novembre 1929 (décédé en 2011) est bien sûr un des principaux représentants de la scène blues de Minneapolis/ Saint Paul. Mais ses liens importants avec Muddy Waters - il a animé le Muddy Waters Jr Band pendant des années et a été plusieurs fois membre du Muddy Waters Blues Band - nous permettent de l'inclure dans cette anthologie consacrée au Chicago blues. Les huit titres que nous présentons ici proviennent de séances réalisés pour Vernon et Adell, deux petits labels de Minneapolis, et qui sont fort recherchés des amateurs. Mojo a aussi enregistré plusieurs excellents albums à Chicago, à Memphis et en Grande Bretagne.


            Enfin, Bobby King mérite certainement d'être davantage reconnu. Né à Little Rock le 29 janvier 1941, Bobby a côtoyé Fenton Robinson et Larry Davis et beaucoup appris auprès d'eux. Il gagne Chicago via Saint Louis en 1959 et s'impose très vite comme un guitariste original et moderne. Il réussit à tourner avec Hank Ballard et Bobby Bland, enregistre derrière de nombreux artistes comme Lee Shot Williams, Jesse Anderson, Eddy Clearwater, Freddy King, et bien d'autres tout en gravant une poignée de 45t sous son nom que nous avons regroupés ici. Après un excellent album enregistré live par Marcelle Morgantini en 1975 et une autre séance en 1977 avec Jimmy Tillman (apparemment uniquement vendue un court temps en tant que K7 lors des concerts de Tillman), Bobby devait tourner en Europe et en Asie quand une violente altercation au Club Louise l'a laissé profondément handicapé, l'empêchant de jouer de la guitare. Il est décédé des suites de ses blessures le 22 juillet 1983.

                                                                       Gérard HERZHAFT
Merci à Hartmut Münnich pour son aide.



            Here is the 7th opus of this popular "Chicago/The Blues Yesterday" series.

            Guitarist and singer Freddie (or Freddy) Robinson (1939-2009) is well known among blues fans for his tasty and jazzy solos behind Howlin' Wolf, Little Walter, Shakey Jake, Louis Myers or John Mayall. But, particularly after he left Chicago to the West Coast, Freddie has recorded as a leader several albums in a Soul Jazz genre a la George Benson. Each one features anyway a couple of excellent blues tunes, particularly those Freddie made for the Enterprise label. Here are gathered the handful of singles he made in Chicago under his name in which we can appreciate his already touchy style of guitar playing.


            Singer and harp player George "Mojo" Buford (1929-2011) is mostly known for having been one of the main stalwart of the Twin City blues scene. But he has been tied up with Muddy Waters for years (as the leader of the Muddy Waters Junior Blues Band and as the harmonica player of the Muddy Blues Band) so his music can surely been qualified as "Chicago blues". The eight tracks we have gathered here have been recorded for tiny local labels (Vernon, Adell) and are much sought-after numbers by many blues buffs. Mojo has also recorded several excellent albums in Minneapolis, Memphis and the United Kingdom.


        
    At last - but not the least - Bobby King would deserve better fame. Born in Little Rock on January, 29th 1941, Bobby has learned the blues under the influence of Fenton Robinson and Larry Davis before moving to Chicago via a stopover in Saint Louis in 1959. Bobby became very quickly a favorite of the Chicago clubs and his adventurous and jazzy guitar style brought him very often in the studios, recording behind a vast array of blues stars (Lee Shot Williams, Jesse Anderson, Eddy Clearwater, Freddy King and many more) and also touring with Bobby Bland and Hank Ballard. He also waxed some 45s that we have gathered here for the first time (one track is still missing... help, anyone?). After an excellent "live" album for Marcelle Morgantini in 1975 and another session with Jimmy Tillman in 1977 (only issued as a cassette and sold briefly during Tillman's gigs), Bobby King ought to make tour of Europe and Japan. But a violent quarrel at Louise's, a Chicago club, left him severely wounded, unable to play the guitar anymore. He subsequently died from those wounds on July, 22nd 1983, at only 42!

                                                                       Gérard HERZHAFT
Many thanks to Hartmut Münnich for his help





CHICAGO/ THE BLUES YESTERDAY/ Volume 7
FREDDIE ROBINSON, g; Paul Hankins, og; Wardell Reese, t-sax; Jerry Brown,bs; Billy
Davenport, dms; Monk Higgins, perc. Chicago, Ill. 1961
01. The buzzard
02. The hawk
Freddie Robinson, g: Monk Higgins, pno; James Green, bs; band. Chicago, Ill. juillet 1962
03. Oh what a party
04. Slow motion
05. Many moons
Freddie Robinson, vcl/g; Eddie Bradley, tpt; Jimmy Newman, a-sax; Ralph Johnson, tsax;
Monk Higgins, pno; Richard Lovelace, bs; Hasson Miah, dms; vcls. Chicago, Ill.
mai 1966
06. Go go girl
MOJO BUFORD, vcl/hca; Dave Copperstrand, g; JoJo Williams, g; Marcus Wilson, t-sax;
Jerry DeOtis, bs; S.P. Leary, dms. Minneapolis, Minn. avril 1963
07. Somebody knockin'
08. Standing on the corner
09. Chi Four blues
10. Knocking on the door
Mojo Buford, vcl/hca; Sonny Boy Rodgers, g; JoJo Williams, bs; Francis Clay, dms; Artis
Hopkins, vcls. Minneapolis, Minn. 1964
11. The morning before day
12. Mo Jo woman
13. My mojo's working
14. She's a whole lots a woman
BOBBY KING, vcl/g; Rosemary King, vcl on *; Sonny Thompson, pno; band. Cincinnati,
Oh. 21 novembre 1961
15. Cheapskate*
16. So nice to be loved*
17. Thanks Mr Postman
18. I want you to rock me
Bobby King, vcl/g; band. Cincinnati, Oh. 16 août 1962
19. Two telephones
Bobby King, vcl/g; Sonny Thompson, pno; band. Cincinnati, Oh. 12 juin 1964
20. What a day what a night
21. Wasted
Bobby King, vcl/g; band. Chicago, Ill. 1966
22. Froggy Bottom I
Froggy Bottom II

mardi 19 novembre 2013

EDDIE BURNS/ Detroit Blues Masters




EDDIE BURNS/ Detroit Blues Masters
Complete Early Recordings

    
       Eddie Burns, plus qu'aucun autre peut-être, aura personnifié le blues de Detroit de l'après-guerre.
           Né à Belzoni dans le Mississippi le 8 février 1928, Eddie a appris le blues avec son père, un musicien des medicine shows qui venait le voir régulièrement tandis qu'il était élevé par ses grand parents. Il a aussi fréquenté de célèbres voisins comme Tommy Mc Clennan, Robert Petway ou Tony Hollins qui ont laissé sa marque sur sa musique. Eddie a aussi été fortement influencé par John Lee "Sonny Boy" Williamson, apprenant à jouer de l'harmonica en écoutant les disques de celui qu'il idolâtrait.
           A la fin de la guerre, en quête de meilleures opportunités, Eddie quitte le Mississippi pour vivre avec des parents à Waterloo (Iowa) avant de s'installer à Detroit en 1948. Très vite, il devient une des figures favorites de la scène du blues qui bourgeonne et bourdonne autour de Hastings Street, le cœur du Black Bottom, le quartier noir de Detroit. Eddie se lie avec les autres bluesmen de la ville, notamment John Lee Hooker (qu'il accompagnera à plusieurs reprises dans les studios), Baby Boy Warren, Bobo Jenkins...
           Substantiellement influent auprès des promoteurs, directeurs de clubs et de labels comme l'incontournable Joe Von Battle, Eddie Burns deviendra une sorte de pivot du blues de Detroit et il mettra le pied à l'étrier à plus d'un apprenti bluesman tel l'harmoniciste Little Sonny. Cependant, Eddie devra conserver son job de mécanicien pour vivre décemment.
           Eddie Burns enregistre dès 1948 dans un style très influencé par John Lee Williamson puis, tout en conservant toujours cette empreinte, il saura moderniser son blues, développant aussi un jeu de guitare qui lui permettra de graver une œuvre assez éclectique pour de nombreux petits labels, une de ses séances pour Harvey présentant même un tout jeune Marvin Gaye à la batterie!
          
Detroit during the 1950's
Après une apparition remarquée sur l'album Chess de John Lee Hooker en 1966, The Real Folk Blues, Eddie Burns connaît un passage à vide: le blues cesse d'avoir les faveurs du jeune public noir, les terribles émeutes de Detroit en 1967 détruisant de surcroît la plupart des clubs noirs de la ville.
           Après une apparition remarquée au Detroit Blues Festival de 1970, Eddie Burns entreprend une tournée en Angleterre, y gravant son tout premier album Bottle and go pour le label Action. Burns revient alors plusieurs fois en Europe, toujours plébiscité par un public avide de ce type de blues authentique et traditionnel que sait parfaitement délivrer Eddie Burns. Il enregistre aussi plusieurs autres albums en Angleterre (Big Bear), en France (Black & Blue) et enfin dans sa patrie à partir de 1989 pour Blue Suit et Delmark. Enfin reconnu chez lui comme un des grands pionniers du Detroit blues, Eddie décède le 12 décembre 2012.

                                                                 Gérard HERZHAFT

           Born in Belzoni (Ms) on February 8th, 1928, Eddie Burns has been raised by his sharecropping grandparents. But he learned anyway from his father who was an itinerant singer and musician in several Southern medicine shows and who came to visit him regularly. Young Eddie fell under the spell of John Lee "Sonny Boy" Williamson's records - a lasting influence - and followed and learned also from several Mississippi bluesmen like Tommy Mc Clennan, Robert Petway and Tony Hollins.
           At the end of the war, looking for a better life, Eddie moved North, first in Iowa and then in Detroit where he found a job as a mechanic. Very quickly, he became a favorite of the ebullient and burgeoning Detroit Blackbottom blues scene and his many clubs along Hastings Street. A very reliable musician and a fine gentleman, Eddie took a pivotal part in the local blues, befriended with most of the other Detroit bluesmen like John Lee Hooker, Baby Boy Warren, Bobo Jenkins, giving to all clubs and recordings opportunities. Eddie was also a wise adviser to promoters, clubs and labels owners like the famous Joe Von Battle.
           Eddie recorded excellent tracks quite regularly in Detroit from 1948 to 1963 for several labels unfortunately without much commercial success. His music developed from a strict Williamson's carbon copy to much more modern blues sounds that featured more and more his lead guitar playing. There has even been a session for Harvey Fuqua's label that featured a young Marvin Gaye as a drummer!
         
  He was hired to play lead guitar on John Lee Hooker's 1966 Chess album (The Real Folk Blues), recording two tracks under his name (one is still unissued!). But the late 1960's were very musical lean years for Eddie, the blues being then vastly ignored by young African Americans and the Detroit blues scene almost disappearing after the dramatic 1967 racial riots that literally burned down the Black Bottom.
           Anyway, after a significant appearance at the 1970 Detroit Blues festival where he even played a moving solo number a la Mc Clennan, Eddie Burns went to tour England in 1972, gaining more fame from appreciative audiences and recording in London his first album, Bottle up and go for the short-lived Action label. He would come back several times in Europe, waxing more albums for Big Bear or Black & Blue. At last, from 1989, he recorded albums in his home Country for Blue Suit and for Delmark (maybe his best with brother Jimmy Burns).
           Eddie Burns, enjoying a strong local status, appeared regularly in Detroit until his death on December, 12th 2012.
                                                                 Gérard HERZHAFT


EDDIE BURNS: Complete Recordings

Volume 1
Eddie Burns, vcl/hca; John T. Smith, g. Detroit, Mi. 1948
01. Papa's boogie
02. Bad woman blues (Notoriety woman)
Eddie Burns, vcl/hca; John Lee Hooker, g; John T. Smith, g; Tom Whitehead, dms. Detroit, Mi. juin 1951
03. Making a fool out of me
04. Where did you stay last night?
05. Squeeze me baby
Eddie Burns, vcl/hca; John T. Smith, g; John Lee Hooker, g; Tom Whitehead, dms. Detroit, Mi. novembre 1952
06. Gangster blues
07. Grieving blues
08. Decoration day
Eddie Burns, vcl/hca; Chuck Smith, pno; Percy Lee Brown, g; Washboard Willie, wbd. Detroit, Mi. décembre 1952
09. Hello Miss Jessie Lee
10. Dealing with the Devil
Eddie Burns, vcl/hca/g; George Jackson, g; Charlie Mills, pno; Tom Whitehead, dms. Detroit, Mi. mars 1953
11. She keeps me guessing
12. Sittin' here wondering
13. I love to jump the boogie
Eddie Burns, vcl/g; band. Detroit, Mi. septembre 1953
14. I ain't cheatin'
15. Sunnyland blues
Eddie Burns, vcl/hca; Percy Lee Brown, g; Bob Thurman, pno; Tom Whitehead, dms. Detroit, Mi. 1954
16. Superstition
17. Biscuit baking mama
Eddie Burns, vcl/g; Charlie Mills, pno; George Deloach, bs; Melvin Sims, dms. Detroit, Mi. 1957
18. Treat me like I treat you
19. Don't cha leave me baby
Eddie Burns, vcl/g; Aaron Willis, g; Robert White, g; Shorty Long, tpt; Marvin Gaye, dms. Detroit, Mi. janvier 1961
20. Orange driver
21. Hard hearted woman
Eddie Burns, vcl/g/hca; horns; Joe Hunter or Harvey Fuqua, pno; Robert White, g; bs; dms. Detroit, Mi. mai 1961
22. The thing to do
23. Mean and evil baby
24. Messing with my bread

Volume 2
Eddie Burns, vcl/g; Joe Weaver, pno; J.W. King, bs; Jimmy Ponder, dms. Detroit, Mi. 1963
25. You better cut that out
26. You say that you're leaving
27. I'm leaving
28. Wig wearing woman
Eddie Burns, vcl/g; Lafayette Leake, pno; Dave Myers, bs; Fred Below, dms. Chicago, Ill. mai 1966
29. Jingling baby
Eddie Burns, vcl/g/hc; Pat Grover, g; Bob Hall, pno; Jim Jewell, t-sax; Dave Gelly, t-sax; Bob Brunning, bs; John Hunt, dms. Londres, GB. février 1972
30. She's in L.A.
31. Cross your heart
32. Bad bad whiskey
33. Kansas City
34. Your daddy ain't fooling
35. I call it love
Eddie Burns, vcl/g. Londres, GB. février 1972
36. Bottle up and go
37. Detroit woman
38. Whiskey headed woman
39. Vicksburg blues
Eddie Burns, vcl/hca; John Lord, pno; Martin Stone, g; Harvey Weston, bs; Pete York, dms. Londres, GB. 5 mai 1975
40. Biscuit bakin' mama
41. Bury me back in the U.S.A.


mardi 12 novembre 2013

NEW YORK CITY The Blues Yesterday Volume 2



NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday 
Volume 2



           Ce deuxième volet consacré au blues de New York dans les années d'après-guerre nous permet d'apprécier la courte (mais excellent) œuvre de trois artistes de la "Cité de la pomme".
           Cousin Leroy a longtemps été une figure mystérieuse et son identité a fait l'objet de nombreuses supputations. Grâce à Gene Tomko qui l'a retrouvé par hasard grâce à un concert donné par le bluesman au Lion's Club (!) de sa ville natale en Georgie, on sait qu'il s'agit de Leroy Rozier (né à Chester en Georgie le 30 septembre 1925), un guitariste et chanteur qui a vécu à Atlanta, New York, Eastman et Miami puis à nouveau New York où il est décédé le 26 février 2008. Leroy a enregistré une série de superbes 45t en 1955-57 en compagnie de Larry Dale, Champion Jack Dupree et probablement Sonny Terry.
           Malgré de nombreuses recherches, Square Walton demeure un artiste énigmatique. Un chanteur, peut-être guitariste, originaire de Georgie et né en 1920, qui a enregistré une belle séance en 1953 et une autre (demeurée inédite) l'année suivante. Interrogé sur Walton, Sonny Terry qui est à coup sûr présent dans les studios derrière Square (était-ce son vrai nom?), ne se rappelait absolument pas de ce bluesman ("You know" a-t-il ajouté "I've played on so many sessions with so many people..".). Walton serait décédé en 1995 dans la petite bourgade d'Auburn (Cayuga County) dans l'Etat de New York.
          
Enfin, LeGrand Mellon a aussi durant des années fait l'objet de supputations: la photo qui ornait un de ses 45t était-elle celle de l'artiste? Etait-ce d'ailleurs le nom de la chanteuse ou celui d'un groupe qui se cachait derrière ce curieux patronyme? Des critiques affirmaient qu'elle était une chanteuse noire... En fait, LeGrand Mellon (née en 1939) est une fille de la haute société newyorkaise (la célèbre famille du milliardaire Mellon) qui a, durant sa jeunesse, voulu faire une carrière de chanteuse, payant Columbia pour lui faire enregistrer une séance en 1966 qui a donné trois 45t. Elle est accompagnée d'un orchestre de R&B avec Sam "The Man" Taylor au saxophone et Ernie Hayes au piano. LeGrand a aussi fait une brève carrière cinématographique, apparaissant dans quelques épisodes de Wild Wild West! Puis elle s'est consacrée au monde de la santé, devenant une figure de proue d'organisations humanitaires venant en aide notamment à Haïti. Elle vit toujours sur Park Avenue et une interview d'elle serait la bienvenue.
                                                                 Gérard HERZHAFT

           This second opus of our "New York City/ The Blues Yesterday" series gathers the "complete" recordings of three very obscure but quite good or excellent artists.
           Cousin Leroy has for a very long time been the subject of questionings, many thinking he was a bluesman from Mississippi (some even suggesting he was  a kinfolk to Robert Johnson!). Thanks to Gene Tomko who found him through a concert Leroy gave to a Lion's Club evening (!) in Georgia, we now know he was born Leroy Rozier in Chester (Ga) on September, 30th 1925. He played the guitar and sang, lived in Atlanta, New York City, Eastman, Miami and again New York City where he died on February, 26th, 2008. He recorded a handful of superb 45s in 1955 and 1957, backed by such luminaries as Larry Dale, Jack Dupree and most probably Sonny Terry.
        
   Square Walton (is it really his name?) is still an enigma. A singer (maybe a guitar player) he was born in Georgia around 1920 and maybe died in 1995 in Auburn (Cayuga County in the State of New York). Anyway he has recorded one first rate session in 1953 and another (unfortunately still unissued the year after). Sonny Terry who is, this time for sure, playing behind him didn't remember the man at all (He said: "You know... I've played on so many sessions with so many people).
         LeGrand Mellon has also been an enigma for years. Even the photo of a young white girl that illustrated one of her three 45's was said to be suspicious by critics who thought she was in fact a black singer or even only a nickname for a renowned band who took it for contractual reasons. In fact, LeGrand Mellon is the real name of a New Yorker from the famous Mellon family. Born in 1939, she wanted very much to make a career as a singer and paid a session at Columbia's in 1966, backed by a R&B band with probably Sam "The Man" Taylor and keyboardist Ernie Hayes. LeGrand starred also in several TV movies, playing "Miranda" in the famous Wild Wild West series. After that, she devoted herself to a medical career, even becoming a respected figure of Humanitarian programmes, particularly helping to re-establish Haïti's health system. She is still living on Park Avenue and an interview (if she agreed) about her musical short career could prove to be interesting.
                                                                 Gérard HERZHAFT

NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday Volume 2
Cousin Leroy (Leroy Rozier), vcl/g; Sonny Terry, hca; Champion Jack Dupree, pno; Larry Dale, g; Sid Wallace, bs; Gene Brooks, dms. New York City, 1 July 1955
01. Catfish
02. Going back home
Cousin Leroy (Leroy Rozier), vcl/g; Sonny Terry, hca; Champion Jack Dupree, pno; Larry Dale, g; Sid Wallace, bs; Gene Brooks, dms. New York City, August 1957
03. Stringbeans n°1
04. Stringbeans n°2
05. Matchbox
06. Woke up with the blues
07. I'm lonesome
08. Highway 41
09. Voodoo
10. Waitin' at the station n°1
11. Waitin' at the station n°2
12. Sail on
13. Crossroads n°1
14. Crossroads n°2
15. Up the river
Square Walton, vcl; Sonny Terry, hca; Mickey Baker, g; Fletcher Smith, pno; Johnny Williams, bs; Marty Wilson, dms. New York City, 27 August 1953
16. Bad hangover
17. Fishtail blues
18. Gimme your bank roll
19. Pepper headed woman
LeGrand Mellon, vcl; Sam The Man Taylor, t-sax; Ernie hayes, pno; band. New York City, 1966
20. Baby please don't go
21. Move it on over
22. Summertime
23. The sound of blues
24. Growing my own
Everybody but me

mardi 29 octobre 2013

NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday Vol. 1




NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday


         
   Un petit tour aujourd'hui à New York, une ville qui a abrité une scène du down home blues importante mais quelque peu éclipsée par le R&B et le jazz qui faisaient les belles nuits d'Harlem. A côté de certains artistes importants (Brownie Mc Ghee, Sonny Terry, Champion Jack Dupree), d'autres bluesmen beaucoup plus obscurs, ont aussi gravé - grâce à la présence d'importants studios d'enregistrement - une petite oeuvre souvent fort intéressante et parfois remarquable qu'il serait bien dommage de négliger.

            Betty James est le nom de disque de Nadine Renaye (ou Renée) qui, née en Louisiane, vivait à Baltimore (Md) où elle chantait dans les cabarets locaux, accompagnée de son mari et de son fils. Venue passer une audition à New York en 1961 pour le minuscule label Cee Jay, sa composition I'm a little mixed up rencontre suffisamment de public pour que le disque soit repris par Chess. Le titre sera vite réenregistré par Koko Taylor qui en fera un "hit". Betty revient dans les studios en 1962 avec une nouvelle belle réussite artistique (Henry Lee) mais elle doit attendre encore quatre ans pour graver une dernière séance dont deux titres sortiront mystérieusement sous son vrai nom Nadine Renaye. Toute sa musique est très ancrée dans le Piedmont blues avec une forte influence de Blind Boy Fuller. Ses disques sont aujourd'hui de petits "classiques" très réputés dans certains cercles, notamment du Rockabilly. On ne sait malheureusement pas grand' chose d'elle bien que sa petite fille se soit exprimée (mais de façon laconique) sur la Toile.
            Tout aussi "anonyme" est B. Brown (Daniel Brown) probablement originaire de Los Angeles où il a enregistré un premier 45t en tant que batteur (!) avant de ressurgir sur la scène new-yorkaise en jouant de l'harmonica et sous le pseudo de B. Brown, de toute évidence afin de se faire passer pour le chanteur harmoniciste Buster Brown qui connaissait un grand succès populaire à la même époque avec son classique Fannie Mae. B. Brown enregistre d'ailleurs plusieurs titres comme Fannie Mae is back et Candied Yams qui font semblant d'être des morceaux de Buster! B. Brown était très lié à Charles Walker avec lequel il a d'ailleurs enregistré (cf l'article sur Walker dans Blue Eye). A la suite de son divorce, Brown a quitté New York vers 1964 pour Fort lauderdale en Floride, enregistrant à nouveau dans un style plus Soul et restant en contact avec ses amis Noble Watts et June Bateman jusqu'à son décès dans les années 1990.
            Enfin, Alonzo Scales (vers 1900-1975) est un chanteur guitariste venu, comme beaucoup, de Caroline du Nord à New York pendant la guerre. Un temps associé à Champion Jack Dupree avec lequel il enregistre en 1948, il joue ensuite avec Brownie Mc Ghee et Sonny Terry qui l'accompagnent sur sa deuxième séance. Scales semble avoir abandonné la musique dans les années 60 et est décédé à New York en 1975.
                                                                       Gérard HERZHAFT
J'ai beaucoup de feedback de mes lecteurs de langue anglaise, pratiquement pas des Français... Je me pose donc la question de continuer à publier ce blog en langue française.

            Now let's go to New York during the 1950-60's to hear some good blues!
     
       The Big Apple, and Harlem in particular, nested a strong post-war down-home blues scene that had nevertheless to stay behind the large shadow of the much popular R&B/ Jazz scene. Alongside some well known names (Brownie & Sonny, Champion Jack Dupree, Gary Davis), there were many good bluesmen (and women) who, thanks to a fair number of independent labels and studio facilities, had the opportunity to record a couple of singles that would be a pity to keep too hidden and underappreciated.
            Betty James is the recording name of Nadine Renaye (or maybe Renée) who, born in Louisiana, was singing in Baltimore (Md) backed by her husband and son. She tried her luck for the small Cee Jay label in 1961 and her own penned I'm a little mixed up stirred enough local sales to persuade Chess Records to reissue the title with a wider distribution. Koko Taylor, under the tutelage of Willie Dixon, recorded this blues and made a hit from it. After that, Betty would come back twice in the studios with six more top notch rocking blues but without any success. One of her single was also issued under her real name of Nadine Renaye! Her music is rooted in the Piedmont blues style with a strong Blind Boy Fuller influence. We don't know what happened to her although her granddaughter wrote some laconic lines on the web about her "wonderful grandmother"! If some US searchers could find and interview her, it would be great.
            Almost as obscure is B. Brown (Daniel Brown) who hailed from Los Angeles (where he recorded a first single as a drummer!), resurfacing in New York as a very good harp player under the name of B. Brown, certainly to cash on the success of the much well known Buster Brown who enjoyed at that time a massive hit with his classic Fanny Mae. B. Brown waxed a handful of excellent 45's, generally backed by his friend Charles Walker (see an article about this fine bluesman on this blog) and Wild Jimmy Spruill. After a divorce, B. Brown left New York to resettle in Fort Lauderdale, Florida, recording again in a more Soul vein and being in touch with his friends Noble Watts and June Bateman until his death during the 1990's.
            Alonzo Scales, a singer and guitarist born in North Carolina around the turn of the XXth century came to New York during the 2nd World War, playing with Champion Jack Dupree (and recording with him as early as 1948) and Brownie Mc Ghee and Sonny Terry who backs him on his nice last 1955 session. Scales quit the music scene during the 60's and died in New York City in 1975.
                                                                       Gérard HERZHAFT


NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday
Volume 1
BETTY JAMES (Nadine Renaye), vcl; B. Renaye, g; g; J. Renaye, bs; dms. New York City, 1961
01. I'm a little mixed up
02. Help me to find my love
Betty James (Nadine Renaye), vcl; band. New York City, 1962
03. Henry Lee
04. I'm not mixed up anymore
Betty James (Nadine Renaye), vcl; band. New York City, 1966
05. Little Lee
06. I like the way you walk n°1
07. I like the way you walk n°2
08. Salt in your coffee
B. BROWN, vcl/dms; Cool Papa Sadler, g; band. Los Angeles, Ca. 28 juin 1955
09. Mambo for dancers
10. Good woman blues
B. Brown, vcl/hca; Charles Walker, g; Wild Jimmy Spruill, g; bs; dms. New York City, 1960
11. My baby left me
12. Hard working man
13. Fannie Mae is back
14. Candied Yams
15. Chewing gum
16. Rocking with B.
B. Brown, vcl/hca; Wild Jimmy Spruill, g; band. New York City, décembre 1961
17. Standing on the corner
ALONZO SCALES, vcl/g; Brownie Mc Ghee, g; Champion Jack Dupree, pno; dms. New York City, 1948
18. My baby don't allow
19. Left me home blues
Alonzo Scales, vcl/g; Sonny Terry, hca; Brownie Mc Ghee, g; Bob Gaddy, pno; ; bs; George Wood, dms. New York City, août 1955
20. Hard luck child
21. My baby likes to shuffle
22. We just can't agree
23. She's gone