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dimanche 2 novembre 2014

SWAMP BLUES Volume 1



SWAMP BLUES/ 1


            Un petit tour vers la Louisiane cette fois-ci avec les oeuvres (presque) complètes de trois bluesmen locaux. Rappelons que le terme "Swamp blues" aujourd'hui communément utilisé pour désigner le "down home" blues louisianais a été inventé - sauf erreur - par des critiques britanniques pour remplacer celui utilisé jusqu'alors de Excello Sound qui n'était guère approprié.
            En effet, même si bien de ces disques étaient édités dans les années 1950-60 sur le label Excello, ce dernier était basé à Nashville et ne participait en rien à l'élaboration et à la production de ce blues si particulier. Sans sous-estimer le rôle des musiciens eux-mêmes dans le Swamp blues, sa création est largement l'oeuvre de Jay D. Miller. Il avait installé de
petits studios à Crowley, au coeur d'une région rizicole. Grand amateur de "vrais" blues, notamment ceux de Jimmy Reed et Lightnin' Hopkins, dont le Swamp Blues est un peu la synthèse de leurs deux styles, Miller orientait les musiciens qu'il découvrait dans cette voie, produisait un son minimaliste qu'il adorait mais qui ne plaisait d'ailleurs pas toujours aux musiciens eux-mêmes, fournissait les accompagnateurs (souvent des musiciens Blancs d'origine Cadienne), rajoutait des effets sonores évocateurs et allait même jusqu'à renommer ces artistes de noms tout aussi évocateurs! Miller sortait les disques sous plusieurs de ses petits labels mais, pour élargir ses ventes, il avait signé un contrat de distribution puis de fabrication avec Excello. Il faut souligner que le Swamp Blues n'a pas seulement paru sur Excello et, bien que Miller en ait été le principal concepteur, d'autres labels et producteurs louisianais, d'autres artistes aussi intéressés par le succès commercial de ce Swamp Blues, ont produit des séances de même nature. Enfin, si l'impact de ce Swamp Blues a été modeste aux Etats Unis, il a été absolument énorme en Europe, particulièrement en Grande Bretagne où Stateside sortait dès le début des années 1960 des anthologies regroupant des bluesmen caractéristiques de ce style et qui allaient avoir une énorme influence sur les groupes de rock-blues anglais, des Rolling Stones aux Kinks en passant par les Yardbirds, Moody Blues, Who, Zombies et autres...
            Revenons à ce volume. Le chanteur et guitariste Boogie Jake (Mathew Jacobs), né à Marksville (La) le 2 août 1927 aurait fait ses débuts de guitariste en compagnie de son cousin (Little) Walter Jacobs. Tandis qu'il travaillait en usine à Baton Rouge et qu'il jouait régulièrement dans les clubs de la ville, Jacobs a été contacté par Jay Miller pour qui il a enregistré quelques titres et qui lui donne son nom de scène. Il a ensuite gravé deux 45t pour Joe Banashak dont l'un, repris par le label Chess avec une bien meilleure distribution, connaîtra un petit succès. Après avoir émigré en Californie et plus ou moins abandonné la musique, Boogie Jake a été redécouvert en 1974 par Tom Mazzolini et est apparu à plusieurs festivals locaux, enregistrant même un dernier 45t en 1977 en compagnie de l'harmoniciste Mark Hummel. Il est décédé le 6 décembre 2013 à La Nouvelle Orleans.
            Polka Dot Slim (Monroe Vincent) a suivi un parcours similaire à celui de Boogie Jake. Né à Woodville, Mississippi, le 9 janvier 1919, Vincent est venu s'installer jeune à La Nouvelle Orléans, chantant et jouant harmonica et guitare dans les clubs des quartiers noirs. Lui aussi repéré par Miller, Vincent a enregistré sur plusieurs labels comme Zynn, Excello, Instant et sous divers pseudonymes comme Vince Monroe, Mr Calhoun ou son plus célèbre, Polka Dot Slim. Venu vivre en Californie, Slim a tourné en Europe avec le Mississippi Delta Blues Band de Tom Boyd et joue d'ailleurs de l'harmonica dans le premier volume de cet ensemble. Vincent/ Polka Dot Slim est décédé le 22 juin 1981 à Oakland (Ca).
            Enfin, Sylvester Buckley (ne le 04 juillet 1936 à Washington (La), mort le 15 mai 1995 à St Francisville (La)) est le moins connu de ces trois bluesmen. Il a joué de l'harmonica dans l'orchestre de Silas Hogan, enregistrant avec ce dernier pour Jay Miller et en fin de séance ces trois titres qui ne paraîtront que plusieurs années après.
                                                                       Gérard HERZHAFT

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            This time, let's go to Louisiana... yesterday of course! With the (almost: one track is unfortunately still missing) complete recording works of three local bluesmen. The term Swamp Blues that qualify today all that kind of blues has been - if I'm right - invented by British blues critics in the late 60's, replacing the inappropriate previous one, "Excello Sound". In fact, even if a large number of those Louisiana records were issued under the Excello logo, the label - based in Nashville - had nothing to do with the music itself.
           
Even if it's not to minimize the part of the bluesmen themselves in the creation of the Swamp Blues, this style has largely been crafted by Jay D. Miller, a producer and owner of a small studio at Crowley (La) in the heart of the rice area. Miller loved the down home blues styles of Jimmy Reed and Lightnin' Hopkins (who were also commercially successful artists) and he mixed the two in his Crowley studios, with sparse backing very often provided by local Cajun musicians (Miller was married to a French Acadian girl), adding some percussion effects, even giving new names to the (somewhat reluctant) bluesmen, and thus creating an unmistakable sound so evocative of the torrid and swampy atmosphere of this subtropical area. At first, Miller issued his productions under his own small labels but seeking wider distribution made a deal with the Nashville-based Excello outfit. Although modest, the commercial success of those records was real, prompting other Louisiana producers and musicians as well to record within the boundaries of this style. But the strongest and unpredictable impact of this so-called Swamp Blues would be upon the burgeoning British blues-rock scene where Stateside issued several anthologies from the Excello blues vaults. In fact, you can find the  very strong Miller influence on almost all of the first recordings by British groups, from The Rolling Stones to the Kinks, Moody Blues, The Who, The Zombies, Yardbirds and such...
            Now to this anthology. Boogie Jake (Matthew Jacobs) was born in Marksville (La) on 2nd August 1927 and would have made his musical beginnings alongside his cousin Walter Jacobs (the famous Little Walter!). While working in Baton Rouge, Jacobs has been in touch with Miller who recorded him and gave him his nom de disque. Boogie Jake has also recorded for the New Orleans producer Joe Banashak, one of the 45t also appearing under the Chess logo for wider distribution. Jake lived for many years in California where he was rediscovered by Tom Mazzolini who persuaded him to resume his musical career. Jake appeared on stage at some West Coast festivals and even recorded a last 45 backed by harp ace Mark Hummel in 1977. He died in New Orleans on 6th December 2013.
            Polka Dot Slim (Monroe Vincent) has followed a similar musical path. Born in Woodville (Ms), 9th January 1919, Vincent came to work and live in New Orleans, playing guitar and harmonica in blues clubs. He came also in contact with Miller and recorded for local labels under several nicknames: Vince Monroe, Mr Calhoun and his most well known, Polka Dot Slim. He also came to California for a living, played there, was a member of the first version of Tom Boyd's Mississippi Delta Blues Band with which he recorded and toured Europe. He died in Oakland (Ca), 22nd, June 1981.
            At last, Sylvester Buckley (born 4th July 1936 in Washington, La - † 15 May 1995 in St Francisville, La) is certainly the least well known of the three. He played and recorded for awhile the harmonica with Silas Hogan, waxing some odd tracks as a leader that wouldn't be issued at that time. He gave up music in the late 60's.
                                                                       Gérard HERZHAFT


SWAMP BLUES Volume 1

BOOGIE JAKE (Matthew Jacobs), vcl/g; Lazy Lester, hca; Katie Webster, pno; Al Foreman, bs; Warren Storm, dms. Crowley, La. 1957
01. Early morning blues
02. I don't know why n°1
03. I don't know why n°2
Boogie Jake, vcl/g; Joe Dardin, pno; Big Bo Melvin, g; Pee Wee Trahan, dms. Baton Rouge, La. juin 1959
04. Bad luck and trouble
05. Early in the morning
Boogie Jake, vcl/g; Joe dardin, pno; Big Bo Melvin, g; Lionel Torrence, t-sax; Pee Wee Trahan, dms. New Orleans, La. 3 mars 1960
06. Chance for your love (If I only had a chance)
07. Loaded down
Boogie Jake, vcl/g; Mark Hummel, hca; Sonny Lane, g; Mississippi Johnny Waters, g; bs; dms. Oakland, Ca. 1977
08. Automobile blues
09. The boogie train
POLKA DOT SLIM (Vince Monroe), vcl/hca; Ernie Holland Orchestra. Crowley, La. 1956
16. Give it up
17. If I had my life to live over
Polka Dot Slim, vcl/hca; Guitar Gable, g; bs: Clarence Etienne, dms. Crowley, La. janvier 1959
18. On the sunny side of love
19. Hello friends Hello pals
20. Hello my friends
Polka Dot Slim, vcl/hca; poss. Lazy Lester, hca; Guitar Gable, g; Katie Webster, pno; Clarence Etienne, dms. Crowley, La. mai 1959
21. I'm ragged and dirty
22. Hey Mattie
23. They call me Mr Calhoun
24. Change your ways
Polka Dot Slim, vcl/hca;Sax Kari, g; band. New Orleans, La. 9-10 septembre 1964
25. Ain't broke ain't hungry
26. A thing you gotta face
Polka Dot Slim, vcl/hca; Robert Hubbard, g; Gerry Dehate, bs; Gerry Henderson, dms. Baton Rouge, La. 1966
27. Trick bag
Go ahead Slim
SYLVESTER BUCKLEY, vcl/hca; Silas Hogan, g; Isaiah Chatman, g; Russell Hayney, dms. Crowley, La. 1962
42. She treats me so evil
43. Mumblin' blues
44. I'm gettin' tired