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jeudi 4 décembre 2014

DELTA BLUES/ Anthology of the blues


DELTA BLUES/ Anthology of the Blues



           Tous les amateurs de blues du monde entier ont une affection particulière pour la région du Delta. Bien que personne nulle part n'en ait jamais apporté le moindre début de preuve - le blues ne serait-il pas bien davantage né parmi les songsters des medicine shows? -, le Delta passe pour avoir été le berceau du blues. Il s'agit d'une bande de terre située au sud de Memphis, entre le fleuve Mississippi et la rivière Yazoo. Ce territoire, paysage plat et désolé sauf dans le nord collineux, espèce de petite plaine alluviale soumise jadis à tous les caprices du fleuve, possède une atmosphère indéfinissable qui a frappé tous les visiteurs. On y hume des odeurs exotiques et épicées, proches de certains fonds des îles Caraïbes les plus reculées. Le blues semble baigner l'atmosphère des campagnes et des bourgades.
           Le Delta blues est généralement rythmique, lancinant, hypnotique avec une figure de basse répétitive, souvent sur un seul accord décomposé en boucle. Très peu de ligne mélodique pour des textes singuliers et évocateurs. Plus qu'une histoire bien construite, le bluesman du Delta enfile des "versets flottants", tissant une trame poétique irrésistible. Cela confère à ce type de blues une qualité "ethnique" considérable qui a fasciné des générations de musiciens et d'amateurs. Il faut aussi noter que, même sur un territoire limité comme le Delta, l'unité de style est largement battue en brèche par des particularismes locaux importants. Le Nord de la région, Hill County, a donné naissance à un blues encore plus rythmique et encore moins mélodique avec, d'évidentes survivances des musiques Cherokees (le Delta était un territoire indien jusque dans les années 1880!). Dans la région de Bentonia, c'est un autre type de blues qui a vu le jour, presque entièrement joué en mode mineur, avec une ligne mélodique plus prononcée. On note aussi, dans les premiers enregistrements en provenance du Delta, l'existence de songsters, très influencés par l'old Time Music des nombreux immigrants Scots-Irish adeptes d'un fingerpicking régulier et d'un répertoire presque entièrement composé de folk songs et de pièces du Music Hall: Mississippi John Hurt, Joe Callicott et même, sur certains titres, Charlie Patton!...
          
Napoleon Strickland (né le 1er octobre 1919 à Como (Ms)- † le 21 juillet 2001 à Senatobia (Ms)) est surtout connu pour avoir dirigé un des principaux "fife and drum bands", sortes d'orchestres sans cordes, tambours et flutes, comme on en trouve aussi beaucoup dans les communautés amérindiennes d'Amérique Centrale et du Sud. Mais il était aussi un excellent harmoniciste et guitariste fort influencé par son excellent voisin et ami Fred Mc Dowell. Les titres présentés ici sont pour la plupart inédits et permettent d'apprécier la variété des talents de cet important bluesman du Delta.       

Belton Sutherland (né le 14 février 1909 à Holmes (Ms) - † le 7 octobre 1983 à Camden (Ms)) est un excellent bluesman qui n'a malheureusement été que brièvement enregistré chez lui en 1978.
           Enfin, Avery Brady, né le 25 août 1912 autour de Clarksdale (Ms) a connu plusieurs grands créateurs du Delta blues, en particulier Charlie Patton avant de venir travailler à Chicago durant la guerre. Il n'a jamais été un musicien professionnel, ne jouant que pour ses amis et voisins. Découvert par Pete Welding, Brady a pu démontrer son jeu de guitare original (Poor Kennedy par exemple avec un doigté sur la gamme de Do) et sa capacité à composer des blues originaux tout en restant ancrés dans la tradition. Il avait certainement le potentiel d'enregistrer davantage et de se produire dans les festivals. Il est décédé à Chicago le 4 février 1977.
                                                      Gérard HERZHAFT


           Every blues (and Rock) fan all over the world owes something to the "Delta blues". The Delta - without real evidence in fact - pass often for the true birthplace of the blues. The Delta is a region lately included inside the State of Mississippi, just South of Memphis, where the Mississippi and the Yazoo River form more or less the letter Δ. This territory was for a long time very isolated, frequently flooded and considered unsuitable for cultivation and thus left to the Cherokees and the Choctaws. The Delta was in fact an Indian territory until the 1880's when the new technologies opened it to colonization from other States and transformed this inhospitable land in a rich and fertile ground. The Native Americans were soon considered "colored" people and melted with numerous African Americans who came to work in the fields. And the music itself is the result of those mixed influences.
           The Delta blues is generally rhythmical with very often a modal construction, hypnotic bass figures, floating verses... a music that remains in your head. But of course, even on a limited territory like the Delta, there was much more than one style of blues: if the North Hill Country fits quite well with the aforementioned description, the so called "Bentonia style" is quite different, more melodic. And since the very beginning, recordings coming from this area featured many songsters with a nimble fingerpicking like Mississippi John Hurt, strongly influenced by the music of the many Scots-Irish fiddlers and such who came there from Ulster during the XIXth Century.
           Napoleon Strickland (1st October 1919, Como, Ms - † 21st July 2001, Senatobia, Ms) is mostly known for the recordings he made with his fife and drum band, an ensemble without strings very similar of bands found in Central and South America among Native Americans. Several of those bands were still playing into the 1960's in remote Southern areas. But Napoleon was also a very fine singer, harmonica and guitar player strongly influenced by his neighbour Fred Mc Dowell as can be appreciated here on those mostly unissued titles.
          
Belton Sutherland (14 February 1909 in Holmes, Ms - † 7th October 1983, Camden, Ms) is quite an excellent Delta bluesman who has only been briefly recorded at home.
           Avery Brady, born August, 25th, 1912 around Clarksdale met and knew several "Delta blues founders" like Charlie Patton before going to Chicago for better job opportunities during the war years. Never a professional musician, Brady played mostly for friends and neighbours. He nevertheless was a very original guitar player (Poor Kennedy for instance) and blues composer and was discovered and recorded by Pete Welding in Chicago in the mid-60's. He certainly had much more to give but never found again the path of the studios or the festival stages and died, mostly unknown, in Chicago on February, 4th, 1977.
                                                      Gérard HERZHAFT

NAPOLEON STRICKLAND, vcl/g/hca/d-bow. Como, Ms. 29 août 1978
01. Baby please don't go
02. Black Mattie
03. Diddley Bow medley
04. Louise
05. Rock me all night long
06. Sitting on top of the world
07. Woke up this morning
Napoleon Strickland, vcl/hca. Como, Ms. 20 octobre 1980
08. Banty rooster
09. Cryin' won't make me stay
BELTON SUTHERLAND, vcl/g. Canton, Ms. 3 septembre 1978
10. Belton's blues
11. Got a sleeping
12. I have trouble
13. Kill the old grey mule
AVERY BRADY, vcl/g. Chicago, Ill. 15 may 1964
14. Bad weather
15. City of New Orleans
16. Gangster blues
17. I have a woman
Avery Brady, vcl/g. Chicago, Ill. 5 june 1964
18. Poor Kennedy I
19. Poor Kennedy II
20. Bad weather blues
Avery Brady, vcl/g. Chicago, Ill. march 1965
21. Let me drive your Ford
22. I don't want you no more
23. Gonna let you down
24. Goin' home with my baby
25. Uncle Sam's own ship


dimanche 2 novembre 2014

SWAMP BLUES Volume 1



SWAMP BLUES/ 1


            Un petit tour vers la Louisiane cette fois-ci avec les oeuvres (presque) complètes de trois bluesmen locaux. Rappelons que le terme "Swamp blues" aujourd'hui communément utilisé pour désigner le "down home" blues louisianais a été inventé - sauf erreur - par des critiques britanniques pour remplacer celui utilisé jusqu'alors de Excello Sound qui n'était guère approprié.
            En effet, même si bien de ces disques étaient édités dans les années 1950-60 sur le label Excello, ce dernier était basé à Nashville et ne participait en rien à l'élaboration et à la production de ce blues si particulier. Sans sous-estimer le rôle des musiciens eux-mêmes dans le Swamp blues, sa création est largement l'oeuvre de Jay D. Miller. Il avait installé de
petits studios à Crowley, au coeur d'une région rizicole. Grand amateur de "vrais" blues, notamment ceux de Jimmy Reed et Lightnin' Hopkins, dont le Swamp Blues est un peu la synthèse de leurs deux styles, Miller orientait les musiciens qu'il découvrait dans cette voie, produisait un son minimaliste qu'il adorait mais qui ne plaisait d'ailleurs pas toujours aux musiciens eux-mêmes, fournissait les accompagnateurs (souvent des musiciens Blancs d'origine Cadienne), rajoutait des effets sonores évocateurs et allait même jusqu'à renommer ces artistes de noms tout aussi évocateurs! Miller sortait les disques sous plusieurs de ses petits labels mais, pour élargir ses ventes, il avait signé un contrat de distribution puis de fabrication avec Excello. Il faut souligner que le Swamp Blues n'a pas seulement paru sur Excello et, bien que Miller en ait été le principal concepteur, d'autres labels et producteurs louisianais, d'autres artistes aussi intéressés par le succès commercial de ce Swamp Blues, ont produit des séances de même nature. Enfin, si l'impact de ce Swamp Blues a été modeste aux Etats Unis, il a été absolument énorme en Europe, particulièrement en Grande Bretagne où Stateside sortait dès le début des années 1960 des anthologies regroupant des bluesmen caractéristiques de ce style et qui allaient avoir une énorme influence sur les groupes de rock-blues anglais, des Rolling Stones aux Kinks en passant par les Yardbirds, Moody Blues, Who, Zombies et autres...
            Revenons à ce volume. Le chanteur et guitariste Boogie Jake (Mathew Jacobs), né à Marksville (La) le 2 août 1927 aurait fait ses débuts de guitariste en compagnie de son cousin (Little) Walter Jacobs. Tandis qu'il travaillait en usine à Baton Rouge et qu'il jouait régulièrement dans les clubs de la ville, Jacobs a été contacté par Jay Miller pour qui il a enregistré quelques titres et qui lui donne son nom de scène. Il a ensuite gravé deux 45t pour Joe Banashak dont l'un, repris par le label Chess avec une bien meilleure distribution, connaîtra un petit succès. Après avoir émigré en Californie et plus ou moins abandonné la musique, Boogie Jake a été redécouvert en 1974 par Tom Mazzolini et est apparu à plusieurs festivals locaux, enregistrant même un dernier 45t en 1977 en compagnie de l'harmoniciste Mark Hummel. Il est décédé le 6 décembre 2013 à La Nouvelle Orleans.
            Polka Dot Slim (Monroe Vincent) a suivi un parcours similaire à celui de Boogie Jake. Né à Woodville, Mississippi, le 9 janvier 1919, Vincent est venu s'installer jeune à La Nouvelle Orléans, chantant et jouant harmonica et guitare dans les clubs des quartiers noirs. Lui aussi repéré par Miller, Vincent a enregistré sur plusieurs labels comme Zynn, Excello, Instant et sous divers pseudonymes comme Vince Monroe, Mr Calhoun ou son plus célèbre, Polka Dot Slim. Venu vivre en Californie, Slim a tourné en Europe avec le Mississippi Delta Blues Band de Tom Boyd et joue d'ailleurs de l'harmonica dans le premier volume de cet ensemble. Vincent/ Polka Dot Slim est décédé le 22 juin 1981 à Oakland (Ca).
            Enfin, Sylvester Buckley (ne le 04 juillet 1936 à Washington (La), mort le 15 mai 1995 à St Francisville (La)) est le moins connu de ces trois bluesmen. Il a joué de l'harmonica dans l'orchestre de Silas Hogan, enregistrant avec ce dernier pour Jay Miller et en fin de séance ces trois titres qui ne paraîtront que plusieurs années après.
                                                                       Gérard HERZHAFT

De nombreux lecteurs me demandent comment ils pourraient témoigner de leur reconnaissance pour le travail fourni dans ce blog qui est entièrement gratuit et bénévole. Si je dois répondre: achetez mon dernier ouvrage sur le blues (PORTRAITS EN BLUES) en format Kindle (e-book d'Amazon). Vous pouvez installer le système qui lit ce format sur n'importe quelle tablette ou ordinateur sans problème. Ce faisant, vous allez me permettre de sortir plus tard une édition papier.


            This time, let's go to Louisiana... yesterday of course! With the (almost: one track is unfortunately still missing) complete recording works of three local bluesmen. The term Swamp Blues that qualify today all that kind of blues has been - if I'm right - invented by British blues critics in the late 60's, replacing the inappropriate previous one, "Excello Sound". In fact, even if a large number of those Louisiana records were issued under the Excello logo, the label - based in Nashville - had nothing to do with the music itself.
           
Even if it's not to minimize the part of the bluesmen themselves in the creation of the Swamp Blues, this style has largely been crafted by Jay D. Miller, a producer and owner of a small studio at Crowley (La) in the heart of the rice area. Miller loved the down home blues styles of Jimmy Reed and Lightnin' Hopkins (who were also commercially successful artists) and he mixed the two in his Crowley studios, with sparse backing very often provided by local Cajun musicians (Miller was married to a French Acadian girl), adding some percussion effects, even giving new names to the (somewhat reluctant) bluesmen, and thus creating an unmistakable sound so evocative of the torrid and swampy atmosphere of this subtropical area. At first, Miller issued his productions under his own small labels but seeking wider distribution made a deal with the Nashville-based Excello outfit. Although modest, the commercial success of those records was real, prompting other Louisiana producers and musicians as well to record within the boundaries of this style. But the strongest and unpredictable impact of this so-called Swamp Blues would be upon the burgeoning British blues-rock scene where Stateside issued several anthologies from the Excello blues vaults. In fact, you can find the  very strong Miller influence on almost all of the first recordings by British groups, from The Rolling Stones to the Kinks, Moody Blues, The Who, The Zombies, Yardbirds and such...
            Now to this anthology. Boogie Jake (Matthew Jacobs) was born in Marksville (La) on 2nd August 1927 and would have made his musical beginnings alongside his cousin Walter Jacobs (the famous Little Walter!). While working in Baton Rouge, Jacobs has been in touch with Miller who recorded him and gave him his nom de disque. Boogie Jake has also recorded for the New Orleans producer Joe Banashak, one of the 45t also appearing under the Chess logo for wider distribution. Jake lived for many years in California where he was rediscovered by Tom Mazzolini who persuaded him to resume his musical career. Jake appeared on stage at some West Coast festivals and even recorded a last 45 backed by harp ace Mark Hummel in 1977. He died in New Orleans on 6th December 2013.
            Polka Dot Slim (Monroe Vincent) has followed a similar musical path. Born in Woodville (Ms), 9th January 1919, Vincent came to work and live in New Orleans, playing guitar and harmonica in blues clubs. He came also in contact with Miller and recorded for local labels under several nicknames: Vince Monroe, Mr Calhoun and his most well known, Polka Dot Slim. He also came to California for a living, played there, was a member of the first version of Tom Boyd's Mississippi Delta Blues Band with which he recorded and toured Europe. He died in Oakland (Ca), 22nd, June 1981.
            At last, Sylvester Buckley (born 4th July 1936 in Washington, La - † 15 May 1995 in St Francisville, La) is certainly the least well known of the three. He played and recorded for awhile the harmonica with Silas Hogan, waxing some odd tracks as a leader that wouldn't be issued at that time. He gave up music in the late 60's.
                                                                       Gérard HERZHAFT


SWAMP BLUES Volume 1

BOOGIE JAKE (Matthew Jacobs), vcl/g; Lazy Lester, hca; Katie Webster, pno; Al Foreman, bs; Warren Storm, dms. Crowley, La. 1957
01. Early morning blues
02. I don't know why n°1
03. I don't know why n°2
Boogie Jake, vcl/g; Joe Dardin, pno; Big Bo Melvin, g; Pee Wee Trahan, dms. Baton Rouge, La. juin 1959
04. Bad luck and trouble
05. Early in the morning
Boogie Jake, vcl/g; Joe dardin, pno; Big Bo Melvin, g; Lionel Torrence, t-sax; Pee Wee Trahan, dms. New Orleans, La. 3 mars 1960
06. Chance for your love (If I only had a chance)
07. Loaded down
Boogie Jake, vcl/g; Mark Hummel, hca; Sonny Lane, g; Mississippi Johnny Waters, g; bs; dms. Oakland, Ca. 1977
08. Automobile blues
09. The boogie train
POLKA DOT SLIM (Vince Monroe), vcl/hca; Ernie Holland Orchestra. Crowley, La. 1956
16. Give it up
17. If I had my life to live over
Polka Dot Slim, vcl/hca; Guitar Gable, g; bs: Clarence Etienne, dms. Crowley, La. janvier 1959
18. On the sunny side of love
19. Hello friends Hello pals
20. Hello my friends
Polka Dot Slim, vcl/hca; poss. Lazy Lester, hca; Guitar Gable, g; Katie Webster, pno; Clarence Etienne, dms. Crowley, La. mai 1959
21. I'm ragged and dirty
22. Hey Mattie
23. They call me Mr Calhoun
24. Change your ways
Polka Dot Slim, vcl/hca;Sax Kari, g; band. New Orleans, La. 9-10 septembre 1964
25. Ain't broke ain't hungry
26. A thing you gotta face
Polka Dot Slim, vcl/hca; Robert Hubbard, g; Gerry Dehate, bs; Gerry Henderson, dms. Baton Rouge, La. 1966
27. Trick bag
Go ahead Slim
SYLVESTER BUCKLEY, vcl/hca; Silas Hogan, g; Isaiah Chatman, g; Russell Hayney, dms. Crowley, La. 1962
42. She treats me so evil
43. Mumblin' blues
44. I'm gettin' tired

mercredi 1 octobre 2014

CHICAGO/ The Blues Yesterday Volume 12



CHICAGO/ The Blues Yesterday Volume 12

           
Ouvrons ce nouvel opus de la série "Chicago/ The blues yesterday" avec Blue Smitty (Claude Smith), né le 10 novembre 1924 à Marianna (Arkansas). Il apprend à jouer de la guitare vers 1938 sous l'influence des disques de Arthur Crudup et Tampa Red mais développe un style plus fluide, jazzy et complexe en fréquentant des guitaristes de jazz tandis qu'il était incorporé à Alexandria (La). Il apprend même à lire la musique. Il s'installe à Chicago en 1947 et joue autant dans les clubs de jazz à la manière de Charlie Christian et Oscar Moore qu'en compagnie de bluesmen comme Jimmy Rogers ou son compatriote Floyd Jones. En 1952, il auditionne pour Chess et enregistre les seuls quatre titres que nous connaissons. Toutes ses qualités de guitariste moderne sont en valeur sur ces morceaux. Il continuera à se produire une bonne décennie dans les clubs de l'Illinois mais n'enregistrera plus. Il sera retrouvé et interviewé par Jim O'Neal et George Paulus mais ne désire plus reprendre une carrière musicale. Il décède le 5 mai 2009 à Herrin (Illinois)
           
Poor Bob Woodfork, originaire lui aussi de l'Arkansas (il est né à Lake Village le 13 mars 1925) a enregistré et joué avec de grands noms du Chicago blues comme Jimmy Rogers, Howlin' Wolf, George Smith, Otis Rush mais n'a sous son nom gravé qu'une séance mémorable en juin 1965 en compagnie de Buddy Guy, Mighty Joe Young et Willie Dixon qui produisait l'ensemble. Woodfork a abandonné la musique la décennie suivante et est mort à Chicago le 10 juin 1988.
            Les amateurs de blues connaissent le saxophoniste, pianiste et chef d'orchestre Menard Rogers (4 février 1929 à Duncan (Ms) - 16 décembre 2006 à Chicago) essentiellement pour avoir constitué l'ossature du blues band de Johnny Littlejohn, notamment dans le
remarquable LP Arhoolie de 1968. Autour de ces années, Menard (peut-être avec Johnny à la guitare) a aussi enregistré une série de 45t qui ont été quelque peu négligés mais qui sont néanmoins de bonne facture et que nous proposons ici. Menard a aussi gravé un LP très rare en 1981 que notre ami Xyros a réussi à dénicher.

                                                                       Gérard HERZHAFT

            Blue Smitty opens this 12th volume of our ever popular "Chicago/The blues Yesterday" series. Smitty born Claude Smith on November, 10th 1924 in Marianna (Arkansas) learned to play blues guitar with the records of Arthur Crudup and Tampa Red but began to switch towards jazz when drafted during the war years. He befriended with several jazz guitarists who showed him how to play like Charlie Christian or Floyd Smith. When he settled in Chicago around 1947, Smitty began to play in blues and jazz clubs altogether. When he auditioned for Chess in 1952, he recorded four blues with a much jazzier and modern touch than the usual Chicago's blues sessions of this time. He recorded unfortunately only four excellent titles. After he went to live in Joliet, Smitty played during the 1950's and 60's in many Illinois towns. He was rediscovered and interviewed in length by the indefatigable Jim O'Neal and George Paulus but he wasn't interested to restart a musical career. Smitty died in Herrin (Illinois) on May, 5th 2009.
            Poor Bob Woodfork hailed also from Lake Village, Arkansas where he was born on March 13th, 1925. He recorded and played with many major Chicago blues acts like Howlin' Wolf, Jimmy Rogers, George Smith or Otis Rush but he recorded only one session as a leader. A great moment anyway produced by Willie Dixon and featuring his soulful vocals backed by the stinging guitars of Buddy Guy and Mighty Joe Young. Despite great hopes to record again and tour Europe, Woodfork did not and died in Chicago on June 10th, 1988.
            The blues buffs know saxophonist, pianist and bandleader Menard Rogers (born in Duncan, Ms on February 4th, 1929 - † on December 16th, 2006 in Chicago, Ill) for backing Johnny Littlejohn on his 1968 Arhoolie LP masterpiece. But Menard and his band (probably featuring Littlejohn) also recorded a handful of good 45s under his name largely unreissued. We are featuring here some of his most blues oriented tracks. Menard also recorded a full LP (and hard to find) in 1981 but that our friend Xyros is so generously sharing.
                                                           Gérard HERZHAFT



CHICAGO/ The Blues Yesterday
Volume 12
BLUE SMITTY (Claude Smith), vcl/g; Malron Jeff, pno; Bob Stewart, bs; Ike Smith, dms. Chicago, Ill. 11 juillet 1952
01. Crying
02. Sad story
03. Elgin movements
04. Date bait
POOR BOB WOODFORK, vcl/g; Henry Gray, pno; Buddy Guy, g; Mighty Joe Young, g; Willie Dixon, bs; Clifton James, dms. Chicago, Ill. 25 juin 1965
05. Ain't got a lousy dime
06. Lousy dime
07. The sun is rising!
08. I won't be happy
09. I wanna school you pretty baby
MENARD ROGERS, vcl/t-sax/pno; Douglas Fagan, t-sax; Allan Batts, og; Jesse Williams, g; poss. Johnny Littlejohn, g; Aron Burton, bs; Herbert White, dms. Chicago, Ill. 1968-72
10. How sweet it is
11. To be in love with someone
12. Ain't nothing but a titty
13. Good food, I am for you
14. I found someone to love me



mardi 26 août 2014

SONNY BOY WILLIAMSON (Rice Miller)



SONNY BOY WILLIAMSON (Rice Miller)
The Complete Studio Sessions


    
        Bonimenteur et showman autant que bluesman, ce Sonny Boy-là - qui a emprunté l'identité du célèbre bluesman John Lee "Sonny Boy" Williamson - a entouré son existence d'un tel épais tissu de bobards qu'il a fallu un travail de limier de chercheurs britanniques pour démêler la fiction de la réalité. Et encore: que demeurent d'incertitudes sur Sonny Boy n° 2, à commencer par sa date réelle de naissance! Lors de sa première tournée en Europe, son passeport donnait 1897 comme année de sa naissance, d'autres sources ont affirmé 1890, 1899, 1901... Certains, récemment, le font naître un 5 décembre en 1903 ou 1909, ce qui paraît quand même peu crédible vu son apparence d'homme âgé en 1963-64. Mais quid?
            Né dans le Mississippi, fils illégitime de Millie Ford qui le prénomme Aleck, il est élevé par son beau-père Mr Miller dont il prendra le nom. Son surnom de "Rice" viendra du travail régulier qu'il effectue un temps dans les rizières à la frontière de la Louisiane et du Mississippi. Quoi qu'il en soit, Aleck Ford ou Rice Miller, préfère aux travaux agricoles la vie de musicien itinérant. Il apprend l'harmonica et la guitare et vagabonde dans tout le Sud dans les années 20, gagnant sa vie en jouant le blues et en racontant des histoires, soit seul, soit au sein d'un medicine show, soit en compagnie d'autres bluesmen comme Robert Johnson, Robert Jr Lockwood, Elmore James, Robert Nighthawk ou Howlin' Wolf. Lorsqu'à partir de 1937, John Lee "Sonny Boy" Williamson engrange succès sur succès avec ses disques pour Bluebird, Rice Miller usurpe son identité, se faisant ainsi mieux payer dans les bars locaux. Il réussit grâce à cela à devenir l'animateur régulier d'un programme radiophonique diffusé depuis Helena dans l'Arkansas qu'il rendra célèbre, le King Biscuit Show sponsorisé par la marque de farine "Sonny Boy"! L'émission rend très populaire Rice Miller dans le Sud et des échos de ce succès arrivent jusqu'à Chicago. Le vrai Sonny Boy tentera, pistolet à la ceinture, de corriger l'imposteur. Mais en vain! La rencontre entre les deux Sonny Boy n'aura jamais lieu.
            Bien qu'il ait toujours prétendu avoir fait des disques dès les années 20, Rice Miller doit en fait attendre 1951 pour enregistrer ses premiers 78t pour le label Trumpet, une vingtaine de grands blues: expressivité instrumentale, capacité à créer en quelques secondes un climat tendre ou dramatique, ton sarcastique qui insinue avec malice des compositions toujours originales, emplies de verve et d'humour. Grand bluesman, poète satirique, la voix, le texte et l'harmonica ne font qu'un. Ces qualités sont encore portées à la perfection lorsque Sonny Boy signe, en 1955, un contrat avec les frères Chess. Il enregistre alors à Chicago, entouré des meilleurs musiciens de la ville, une des oeuvres les plus accomplies de l'histoire du blues: Don't start me to talkin', The key, Nine below zero, Checkin' upon my baby, Cross my heart, Trust my baby, Bring it on home, Help me et des dizaines d'autres magnifiques blues qui sont devenus des classiques du genre. En 1963, cet harmoniciste habillé d'une tenue d'Arlequin et d'un chapeau haut de forme, sorcier à la barbichette, illusionniste, grand raconteur de bobards saisit à bras le corps le public européen au cours de la tournée de l'American Folk Blues Festival et proclame son désir de s'installer à Londres. C'est le coup de foudre. Il devient ainsi un des favoris de la scène bourgeonnante du blues rock, enregistrant avec les Animals et les Yardbirds dont Eric Clapton fait alors partie. Au cours de ce séjour en Europe, Sonny Boy "Rice Miller" Williamson grave aussi au Danemark et en France trois merveilleux albums semi acoustiques en compagnie de Memphis Slim.
            Mais le mal du pays est le plus fort. Sonny Boy n°2 rentre dans le Sud pour décéder d'une crise cardiaque quelques semaines plus tard. Son oeuvre n'a cessé de grandir avec le temps au point d'apparaître comme l'une des plus abouties de l'histoire du blues. Son style d'harmonica, si personnel qu'il apparaissait a priori inimitable, n'a en fait pas cessé d'inspirer des générations de musiciens comme Junior Parker ou James Cotton.
            Nous avons rassemblé la totalité des titres enregistrés en studio par Rice Miller sous son nom. Sont exclus, les titres "live" (AFBF, séances londoniennes avec les Yardbirds ou les Animals) ainsi que les morceaux captés dans des réunions privées en Europe ou d'après des programmes de radio.
            Ce recueil que nous proposons ici ne pourra certainement pas rester en ligne très longtemps. Aussi si cela vous intéresse, profitez en rapidement.
                                                                       Gérard HERZHAFT

De nombreux lecteurs me demandent comment ils pourraient témoigner de leur reconnaissance pour le travail fourni dans ce blog qui est entièrement gratuit et bénévole. Si je dois répondre: achetez mon dernier ouvrage sur le blues (PORTRAITS EN BLUES) en format Kindle (e-book d'Amazon). Vous pouvez installer le système qui lit ce format sur n'importe quelle tablette ou ordinateur sans problème. Ce faisant, vous allez me permettre de sortir plus tard une édition papier.


            Showman, barker, smooth talker and of course bluesman supreme, this particular Sonny Boy - who borrowed his identity to the famous bluesman John Lee "Sonny Boy" Williamson - created such a mystery around him that it took the blues fans of the 60's (particularly the British) sleuth talents to work out the truth from the fibs. And even now many facts remain uncertain: for instance, when really was born our man? His passport (and himself ) gave December 5th 1897 but others including his relatives have given 1890, 1899, 1901.. And more recently even 1903 or 1912!!!... That last date seems anyway hard to swallow for the man who appeared in Europe in 1963-64 was certainly much older than that. But?
            Born Aleck Ford, probably in Glendora, son of an unmarried very young Millie Ford, he was raised by his stepfather, Mr Miller, hence his "official" name Aleck Miller. His nickname Rice would come from one of his regular work in the rice fields of Louisiana. Whatever, Aleck Ford or Rice Miller learned the harmonica and the guitar at an early age and decided to make a living as a travelling musician and showman, either alone or among medicine shows that combed the Southern States during the 1930's. He certainly knew and played with a lot of Mississippi and Arkansas bluesmen Robert Johnson, Lockwood, Robert Nighthawk, Howlin' Wolf (whose sister he might have married for awhile)... But when, after 1937, John Lee "Sonny Boy" Williamson became one of the most famous bluesman and harp player of his time, Miller took his identity, gaining much more gigs and even a radio programme from Helena, the King Biscuit Show. It have been said that the real Sonny Boy Williamson heard about the impostor and had even gone South with a gun to have an explanation with him. But fortunately for us bluesfans the meeting never occured...
            Although he regularly said he recorded since the 1920's (and even behind Bessie Smith, no kidding.. and remind that we swallowed all that!), Rice Miller made his recording debut in 1951 in Jackson (Ms) for the Trumpet label, backed by Elmore James. Well promoted by Lillian Mc Murry (owner of Trumpet) who liked quite much Sonny Boy, his records full of wry humour and originality gained good sales and he waxed more than 20 titles during the subsequent years.
            But it will take 1955 and a contract with Chess with superior backup musicians, studios and promotion for this Sonny Boy to record a long string of masterpieces so well known today and striking examples of classic Chicago blues of the 1950's: Don't start me to talkin', The key, Nine below zero, Checkin' upon my baby, Cross my heart, Trust my baby, Bring it on home, Help me and dozens of others.
            In 1963, this "old man" with a goatee and calling himself "The goat", dressed in a Harlequin suit and a top hat was the true sensation of the annual American Folk Blues Festival throughout Europe and stole every show with his showmanship, his harp wizardry, his intriguing but warm personality and his snarky speeches. His influence on the burgeoning European blues boom, particularly in England, was certainly as strong as Muddy's or Wolf's. He then recorded two brilliant and mostly acoustic albums in Denmark.
            Although he sung he wanted to "make London his home", he nevertheless went back to Helena, Arkansas just to die from a heart attack on May, 25th 1965, leaving one of the most accomplished recorded works of the Postwar blues.
            We have here gathered for the first time all his studio recordings. We have excluded the tracks he recorded live during the AFBF tours, whether on this shows or with British groups like The Yardbirds or The Animals as well as some tapes made while he was at private parties that have cropped up here and there.
            Those .mp3 uploaded files won't certainly be able to last forever. So if you want it, grab it now.
                                                                                  Gérard HERZHAFT

lundi 4 août 2014

SAM BAKER: NASHVILLE SOUL-BLUES





SAM BAKER: NASHVILLE SOUL BLUES

           
 Bien qu'il jouisse à juste titre d'une grosse réputation dans certains cercles férus de Soul, Sam Baker n'a jamais réussi à se faire connaître au-delà. Trop Soul pour les amateurs de blues, trop blues pour les tenants d'une Soul plus commerciale?
            Quoi qu'il en soit, Sam Baker a gravé dans les années 1960 une série de superbes 45t qui révèlent un chanteur expressif et vibrant, un ténor qui utilise fréquemment et pour le meilleur des effets de falsetto. Son oeuvre prend place parmi les meilleurs moments de la scène R&B de Nashville.
            Né à Jackson, Ms, le 14 juin 1941 Baker est très jeune passionné par la musique, chante dans plusieurs orchestres locaux, côtoie Jimmy Reed et Clyde Mc Phatter. Il enregistre un seul 45t à Jackson sur un obscur petit label local. Malgré la présence d'un beau blues Crazy about you baby, le disque demeure confidentiel et Baker décide de gagner Nashville pour y tenter sa chance.
            Il semble devenir assez vite une figure familière des clubs de la ville puisque le D.J. Hoss Allen (qui produit ce qui est peut-être la première émission TV de R&B noir The !!!Beat) lui fait enregistrer trois 45t dont une magistrale version de Sweet little angel. Après une séance à Miami, durant une tournée que Sam effectue en Floride, c'est le producteur John Richbourg, un des personnages clés de la scène du R&B de Nashville, qui, considérant que Baker a le potentiel de devenir une vedette, le fait signer pour son label Sound Stage Seven. Hélas, malgré l'excellence des séances enregistrées entre 1966 et 1969 (dont une à Memphis dans les studios Stax), Sam Baker ne connaît qu'un succès d'estime local et son contrat n'est plus renouvelé après 1969. Sam Baker quitte même Nashville dans les années 1970 pour retourner à Jackson où il s'occupera un peu de groupes de Gospel mais vivra en dehors de la musique
            Il sera finalement retrouvé par des collectionneurs dans une maison de retraite de Jackson, malheureusement confiné sur une chaise roulante à la suite d'une attaque cérébrale.
                                                           Gérard HERZHAFT

            Although he is highly praised among some circles, Sam Baker has never been able to be known as the major name his talents would have qualified him to be. Too "Soul" for the hardcore blues buffs, particularly during the 1960's and 1970's? Too "blues" and downhome for the Sweet Soul fans?
            Anyway, Sam Baker has recorded during the 1960's some of the best R&B records coming out from Nashville. Baker's soulful, crying tenor voice makes almost every number he sings a winner, whether deep blues or ballads.
            Born at Jackson, Ms, on June, 14th, 1941; Baker starts to sing while a teenager with local bands and even opens for Jimmy Reed and Clyde Mc Phatter. While in Jackson, he records his first single in 1959 for a tiny label with an excellent blues, Crazy about you baby. Baker, finding Jackson a little bit limited for his musical ambitions, goes to Nashville to try his luck.
            He seems to have quickly become a familiar figure in R&B clubs and Hoss Allen, a DJ who was then launching what it might have been the very first black R&B TV programme (The !!!Beat), takes him under his wing and brings him in the Nashville studios for three excellent singles and a superlative version of Tampa Red's Sweet little angel. After another 45 recorded in Miami while on tour in Florida, Sam Baker signs with John Richbourg's fledgling label, Sound Stage Seven. Unfortunately, despite the very high level of the subsequent sessions (one in the Stax Studios at Memphis), real success eludes Sam and his contract ends in 1969, putting a final point to Sam Baker's recording career. The man even goes back to Jackson where he will participate at some Gospel sessions. But he will mostly have to make a living outside the music business.
            He will finally been rediscovered in the 1990's, living in a nursing home and confined to a wheelchair after a stroke.
                                                           Gérard HERZHAFT


Tous mes remerciements à/ A lot of thanks to  Red Kelly (http://redkelly.blogspot.fr/2008/09/sam-baker-comin-to-bring-you-some-soul.html) et/ and John Ridley (http://www.sirshambling.com/) qui ont permis la rédaction de cet article.



SAM BAKER
Complete Recordings
Sam Baker, vcl; Johnny Jones, g; band. Jackson, Ms. 1959
01. Crazy about you baby
02. So long
Sam Baker, vcl; Johnny Jones, g; Skippy Brooks, pno; prob. Clarence "Gatemouth" Brown, g; Billy Cox, bs; Freeman Brown, dms. Nashville, Tn. 1964
03. Storming and raining blues
04. Keep on scratchin'
05. You’d better check what you got
06. Storming and raining
07. He'll be sorry
08. Once upon a time (Nancy Cohen, vcls)
Sam Baker, vcl; Skippy Brooks, pno; George Yates, g; Jimi Hendrix, g; Mal Mc Millon, t-sax; Johnny Green, b-sax; James Watkins, bs; Freeman Brown, dms. Nashville, Tn. 1965
09. Sweet little angel
10. Best of luck to you
11. Tossin' and turnin'
12. The Bump
Sam Baker, vcl; band. Nashville, Tn. 1965
13. Do right man
14. You can't see the blood
15. What did Sister do?
16. Sometimes you have to cry
17. Something tells me
Sam Baker, vcl; band. Nashville, Tn. 1966
18. Let me come on home
19. Someone bigger than I and you
20. Don't feel rained on
21. Just a glance away
22. Safe in the arms of love
Sam Baker, vcl; band. Memphis, Tn. 1967
23. I can't turn her loose
24. That's all I want for you
25. I believe in you
26. I'm number one
27. I can't stand it
28. Sunny
Sam Baker, vcl; Johnny Jones, g; Larry Lee, g; Skippy Brooks, pno; Harrison Calloway, tpt; Pete Drake, st-g; Billy Cox, bs; Freeman Brown, dms. Nashville, Tn. 1968
29. Coming to bring you some Soul
30. I can't break away
31. Slow down baby
32. Strange sensation
33. Sugarman
34. Why does a woman treat me so bad?
Sam Baker, vcl; band. Nashville, Tn. 1969
35. Hold back girl
36. I love you
37. It's all over