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dimanche 2 novembre 2014

SWAMP BLUES Volume 1



SWAMP BLUES/ 1


            Un petit tour vers la Louisiane cette fois-ci avec les oeuvres (presque) complètes de trois bluesmen locaux. Rappelons que le terme "Swamp blues" aujourd'hui communément utilisé pour désigner le "down home" blues louisianais a été inventé - sauf erreur - par des critiques britanniques pour remplacer celui utilisé jusqu'alors de Excello Sound qui n'était guère approprié.
            En effet, même si bien de ces disques étaient édités dans les années 1950-60 sur le label Excello, ce dernier était basé à Nashville et ne participait en rien à l'élaboration et à la production de ce blues si particulier. Sans sous-estimer le rôle des musiciens eux-mêmes dans le Swamp blues, sa création est largement l'oeuvre de Jay D. Miller. Il avait installé de
petits studios à Crowley, au coeur d'une région rizicole. Grand amateur de "vrais" blues, notamment ceux de Jimmy Reed et Lightnin' Hopkins, dont le Swamp Blues est un peu la synthèse de leurs deux styles, Miller orientait les musiciens qu'il découvrait dans cette voie, produisait un son minimaliste qu'il adorait mais qui ne plaisait d'ailleurs pas toujours aux musiciens eux-mêmes, fournissait les accompagnateurs (souvent des musiciens Blancs d'origine Cadienne), rajoutait des effets sonores évocateurs et allait même jusqu'à renommer ces artistes de noms tout aussi évocateurs! Miller sortait les disques sous plusieurs de ses petits labels mais, pour élargir ses ventes, il avait signé un contrat de distribution puis de fabrication avec Excello. Il faut souligner que le Swamp Blues n'a pas seulement paru sur Excello et, bien que Miller en ait été le principal concepteur, d'autres labels et producteurs louisianais, d'autres artistes aussi intéressés par le succès commercial de ce Swamp Blues, ont produit des séances de même nature. Enfin, si l'impact de ce Swamp Blues a été modeste aux Etats Unis, il a été absolument énorme en Europe, particulièrement en Grande Bretagne où Stateside sortait dès le début des années 1960 des anthologies regroupant des bluesmen caractéristiques de ce style et qui allaient avoir une énorme influence sur les groupes de rock-blues anglais, des Rolling Stones aux Kinks en passant par les Yardbirds, Moody Blues, Who, Zombies et autres...
            Revenons à ce volume. Le chanteur et guitariste Boogie Jake (Mathew Jacobs), né à Marksville (La) le 2 août 1927 aurait fait ses débuts de guitariste en compagnie de son cousin (Little) Walter Jacobs. Tandis qu'il travaillait en usine à Baton Rouge et qu'il jouait régulièrement dans les clubs de la ville, Jacobs a été contacté par Jay Miller pour qui il a enregistré quelques titres et qui lui donne son nom de scène. Il a ensuite gravé deux 45t pour Joe Banashak dont l'un, repris par le label Chess avec une bien meilleure distribution, connaîtra un petit succès. Après avoir émigré en Californie et plus ou moins abandonné la musique, Boogie Jake a été redécouvert en 1974 par Tom Mazzolini et est apparu à plusieurs festivals locaux, enregistrant même un dernier 45t en 1977 en compagnie de l'harmoniciste Mark Hummel. Il est décédé le 6 décembre 2013 à La Nouvelle Orleans.
            Polka Dot Slim (Monroe Vincent) a suivi un parcours similaire à celui de Boogie Jake. Né à Woodville, Mississippi, le 9 janvier 1919, Vincent est venu s'installer jeune à La Nouvelle Orléans, chantant et jouant harmonica et guitare dans les clubs des quartiers noirs. Lui aussi repéré par Miller, Vincent a enregistré sur plusieurs labels comme Zynn, Excello, Instant et sous divers pseudonymes comme Vince Monroe, Mr Calhoun ou son plus célèbre, Polka Dot Slim. Venu vivre en Californie, Slim a tourné en Europe avec le Mississippi Delta Blues Band de Tom Boyd et joue d'ailleurs de l'harmonica dans le premier volume de cet ensemble. Vincent/ Polka Dot Slim est décédé le 22 juin 1981 à Oakland (Ca).
            Enfin, Sylvester Buckley (ne le 04 juillet 1936 à Washington (La), mort le 15 mai 1995 à St Francisville (La)) est le moins connu de ces trois bluesmen. Il a joué de l'harmonica dans l'orchestre de Silas Hogan, enregistrant avec ce dernier pour Jay Miller et en fin de séance ces trois titres qui ne paraîtront que plusieurs années après.
                                                                       Gérard HERZHAFT

De nombreux lecteurs me demandent comment ils pourraient témoigner de leur reconnaissance pour le travail fourni dans ce blog qui est entièrement gratuit et bénévole. Si je dois répondre: achetez mon dernier ouvrage sur le blues (PORTRAITS EN BLUES) en format Kindle (e-book d'Amazon). Vous pouvez installer le système qui lit ce format sur n'importe quelle tablette ou ordinateur sans problème. Ce faisant, vous allez me permettre de sortir plus tard une édition papier.


            This time, let's go to Louisiana... yesterday of course! With the (almost: one track is unfortunately still missing) complete recording works of three local bluesmen. The term Swamp Blues that qualify today all that kind of blues has been - if I'm right - invented by British blues critics in the late 60's, replacing the inappropriate previous one, "Excello Sound". In fact, even if a large number of those Louisiana records were issued under the Excello logo, the label - based in Nashville - had nothing to do with the music itself.
           
Even if it's not to minimize the part of the bluesmen themselves in the creation of the Swamp Blues, this style has largely been crafted by Jay D. Miller, a producer and owner of a small studio at Crowley (La) in the heart of the rice area. Miller loved the down home blues styles of Jimmy Reed and Lightnin' Hopkins (who were also commercially successful artists) and he mixed the two in his Crowley studios, with sparse backing very often provided by local Cajun musicians (Miller was married to a French Acadian girl), adding some percussion effects, even giving new names to the (somewhat reluctant) bluesmen, and thus creating an unmistakable sound so evocative of the torrid and swampy atmosphere of this subtropical area. At first, Miller issued his productions under his own small labels but seeking wider distribution made a deal with the Nashville-based Excello outfit. Although modest, the commercial success of those records was real, prompting other Louisiana producers and musicians as well to record within the boundaries of this style. But the strongest and unpredictable impact of this so-called Swamp Blues would be upon the burgeoning British blues-rock scene where Stateside issued several anthologies from the Excello blues vaults. In fact, you can find the  very strong Miller influence on almost all of the first recordings by British groups, from The Rolling Stones to the Kinks, Moody Blues, The Who, The Zombies, Yardbirds and such...
            Now to this anthology. Boogie Jake (Matthew Jacobs) was born in Marksville (La) on 2nd August 1927 and would have made his musical beginnings alongside his cousin Walter Jacobs (the famous Little Walter!). While working in Baton Rouge, Jacobs has been in touch with Miller who recorded him and gave him his nom de disque. Boogie Jake has also recorded for the New Orleans producer Joe Banashak, one of the 45t also appearing under the Chess logo for wider distribution. Jake lived for many years in California where he was rediscovered by Tom Mazzolini who persuaded him to resume his musical career. Jake appeared on stage at some West Coast festivals and even recorded a last 45 backed by harp ace Mark Hummel in 1977. He died in New Orleans on 6th December 2013.
            Polka Dot Slim (Monroe Vincent) has followed a similar musical path. Born in Woodville (Ms), 9th January 1919, Vincent came to work and live in New Orleans, playing guitar and harmonica in blues clubs. He came also in contact with Miller and recorded for local labels under several nicknames: Vince Monroe, Mr Calhoun and his most well known, Polka Dot Slim. He also came to California for a living, played there, was a member of the first version of Tom Boyd's Mississippi Delta Blues Band with which he recorded and toured Europe. He died in Oakland (Ca), 22nd, June 1981.
            At last, Sylvester Buckley (born 4th July 1936 in Washington, La - † 15 May 1995 in St Francisville, La) is certainly the least well known of the three. He played and recorded for awhile the harmonica with Silas Hogan, waxing some odd tracks as a leader that wouldn't be issued at that time. He gave up music in the late 60's.
                                                                       Gérard HERZHAFT


SWAMP BLUES Volume 1

BOOGIE JAKE (Matthew Jacobs), vcl/g; Lazy Lester, hca; Katie Webster, pno; Al Foreman, bs; Warren Storm, dms. Crowley, La. 1957
01. Early morning blues
02. I don't know why n°1
03. I don't know why n°2
Boogie Jake, vcl/g; Joe Dardin, pno; Big Bo Melvin, g; Pee Wee Trahan, dms. Baton Rouge, La. juin 1959
04. Bad luck and trouble
05. Early in the morning
Boogie Jake, vcl/g; Joe dardin, pno; Big Bo Melvin, g; Lionel Torrence, t-sax; Pee Wee Trahan, dms. New Orleans, La. 3 mars 1960
06. Chance for your love (If I only had a chance)
07. Loaded down
Boogie Jake, vcl/g; Mark Hummel, hca; Sonny Lane, g; Mississippi Johnny Waters, g; bs; dms. Oakland, Ca. 1977
08. Automobile blues
09. The boogie train
POLKA DOT SLIM (Vince Monroe), vcl/hca; Ernie Holland Orchestra. Crowley, La. 1956
16. Give it up
17. If I had my life to live over
Polka Dot Slim, vcl/hca; Guitar Gable, g; bs: Clarence Etienne, dms. Crowley, La. janvier 1959
18. On the sunny side of love
19. Hello friends Hello pals
20. Hello my friends
Polka Dot Slim, vcl/hca; poss. Lazy Lester, hca; Guitar Gable, g; Katie Webster, pno; Clarence Etienne, dms. Crowley, La. mai 1959
21. I'm ragged and dirty
22. Hey Mattie
23. They call me Mr Calhoun
24. Change your ways
Polka Dot Slim, vcl/hca;Sax Kari, g; band. New Orleans, La. 9-10 septembre 1964
25. Ain't broke ain't hungry
26. A thing you gotta face
Polka Dot Slim, vcl/hca; Robert Hubbard, g; Gerry Dehate, bs; Gerry Henderson, dms. Baton Rouge, La. 1966
27. Trick bag
Go ahead Slim
SYLVESTER BUCKLEY, vcl/hca; Silas Hogan, g; Isaiah Chatman, g; Russell Hayney, dms. Crowley, La. 1962
42. She treats me so evil
43. Mumblin' blues
44. I'm gettin' tired

mercredi 1 octobre 2014

CHICAGO/ The Blues Yesterday Volume 12



CHICAGO/ The Blues Yesterday Volume 12

           
Ouvrons ce nouvel opus de la série "Chicago/ The blues yesterday" avec Blue Smitty (Claude Smith), né le 10 novembre 1924 à Marianna (Arkansas). Il apprend à jouer de la guitare vers 1938 sous l'influence des disques de Arthur Crudup et Tampa Red mais développe un style plus fluide, jazzy et complexe en fréquentant des guitaristes de jazz tandis qu'il était incorporé à Alexandria (La). Il apprend même à lire la musique. Il s'installe à Chicago en 1947 et joue autant dans les clubs de jazz à la manière de Charlie Christian et Oscar Moore qu'en compagnie de bluesmen comme Jimmy Rogers ou son compatriote Floyd Jones. En 1952, il auditionne pour Chess et enregistre les seuls quatre titres que nous connaissons. Toutes ses qualités de guitariste moderne sont en valeur sur ces morceaux. Il continuera à se produire une bonne décennie dans les clubs de l'Illinois mais n'enregistrera plus. Il sera retrouvé et interviewé par Jim O'Neal et George Paulus mais ne désire plus reprendre une carrière musicale. Il décède le 5 mai 2009 à Herrin (Illinois)
           
Poor Bob Woodfork, originaire lui aussi de l'Arkansas (il est né à Lake Village le 13 mars 1925) a enregistré et joué avec de grands noms du Chicago blues comme Jimmy Rogers, Howlin' Wolf, George Smith, Otis Rush mais n'a sous son nom gravé qu'une séance mémorable en juin 1965 en compagnie de Buddy Guy, Mighty Joe Young et Willie Dixon qui produisait l'ensemble. Woodfork a abandonné la musique la décennie suivante et est mort à Chicago le 10 juin 1988.
            Les amateurs de blues connaissent le saxophoniste, pianiste et chef d'orchestre Menard Rogers (4 février 1929 à Duncan (Ms) - 16 décembre 2006 à Chicago) essentiellement pour avoir constitué l'ossature du blues band de Johnny Littlejohn, notamment dans le
remarquable LP Arhoolie de 1968. Autour de ces années, Menard (peut-être avec Johnny à la guitare) a aussi enregistré une série de 45t qui ont été quelque peu négligés mais qui sont néanmoins de bonne facture et que nous proposons ici. Menard a aussi gravé un LP très rare en 1981 que notre ami Xyros a réussi à dénicher.

                                                                       Gérard HERZHAFT

            Blue Smitty opens this 12th volume of our ever popular "Chicago/The blues Yesterday" series. Smitty born Claude Smith on November, 10th 1924 in Marianna (Arkansas) learned to play blues guitar with the records of Arthur Crudup and Tampa Red but began to switch towards jazz when drafted during the war years. He befriended with several jazz guitarists who showed him how to play like Charlie Christian or Floyd Smith. When he settled in Chicago around 1947, Smitty began to play in blues and jazz clubs altogether. When he auditioned for Chess in 1952, he recorded four blues with a much jazzier and modern touch than the usual Chicago's blues sessions of this time. He recorded unfortunately only four excellent titles. After he went to live in Joliet, Smitty played during the 1950's and 60's in many Illinois towns. He was rediscovered and interviewed in length by the indefatigable Jim O'Neal and George Paulus but he wasn't interested to restart a musical career. Smitty died in Herrin (Illinois) on May, 5th 2009.
            Poor Bob Woodfork hailed also from Lake Village, Arkansas where he was born on March 13th, 1925. He recorded and played with many major Chicago blues acts like Howlin' Wolf, Jimmy Rogers, George Smith or Otis Rush but he recorded only one session as a leader. A great moment anyway produced by Willie Dixon and featuring his soulful vocals backed by the stinging guitars of Buddy Guy and Mighty Joe Young. Despite great hopes to record again and tour Europe, Woodfork did not and died in Chicago on June 10th, 1988.
            The blues buffs know saxophonist, pianist and bandleader Menard Rogers (born in Duncan, Ms on February 4th, 1929 - † on December 16th, 2006 in Chicago, Ill) for backing Johnny Littlejohn on his 1968 Arhoolie LP masterpiece. But Menard and his band (probably featuring Littlejohn) also recorded a handful of good 45s under his name largely unreissued. We are featuring here some of his most blues oriented tracks. Menard also recorded a full LP (and hard to find) in 1981 but that our friend Xyros is so generously sharing.
                                                           Gérard HERZHAFT



CHICAGO/ The Blues Yesterday
Volume 12
BLUE SMITTY (Claude Smith), vcl/g; Malron Jeff, pno; Bob Stewart, bs; Ike Smith, dms. Chicago, Ill. 11 juillet 1952
01. Crying
02. Sad story
03. Elgin movements
04. Date bait
POOR BOB WOODFORK, vcl/g; Henry Gray, pno; Buddy Guy, g; Mighty Joe Young, g; Willie Dixon, bs; Clifton James, dms. Chicago, Ill. 25 juin 1965
05. Ain't got a lousy dime
06. Lousy dime
07. The sun is rising!
08. I won't be happy
09. I wanna school you pretty baby
MENARD ROGERS, vcl/t-sax/pno; Douglas Fagan, t-sax; Allan Batts, og; Jesse Williams, g; poss. Johnny Littlejohn, g; Aron Burton, bs; Herbert White, dms. Chicago, Ill. 1968-72
10. How sweet it is
11. To be in love with someone
12. Ain't nothing but a titty
13. Good food, I am for you
14. I found someone to love me



mardi 26 août 2014

SONNY BOY WILLIAMSON (Rice Miller)



SONNY BOY WILLIAMSON (Rice Miller)
The Complete Studio Sessions


    
        Bonimenteur et showman autant que bluesman, ce Sonny Boy-là - qui a emprunté l'identité du célèbre bluesman John Lee "Sonny Boy" Williamson - a entouré son existence d'un tel épais tissu de bobards qu'il a fallu un travail de limier de chercheurs britanniques pour démêler la fiction de la réalité. Et encore: que demeurent d'incertitudes sur Sonny Boy n° 2, à commencer par sa date réelle de naissance! Lors de sa première tournée en Europe, son passeport donnait 1897 comme année de sa naissance, d'autres sources ont affirmé 1890, 1899, 1901... Certains, récemment, le font naître un 5 décembre en 1903 ou 1909, ce qui paraît quand même peu crédible vu son apparence d'homme âgé en 1963-64. Mais quid?
            Né dans le Mississippi, fils illégitime de Millie Ford qui le prénomme Aleck, il est élevé par son beau-père Mr Miller dont il prendra le nom. Son surnom de "Rice" viendra du travail régulier qu'il effectue un temps dans les rizières à la frontière de la Louisiane et du Mississippi. Quoi qu'il en soit, Aleck Ford ou Rice Miller, préfère aux travaux agricoles la vie de musicien itinérant. Il apprend l'harmonica et la guitare et vagabonde dans tout le Sud dans les années 20, gagnant sa vie en jouant le blues et en racontant des histoires, soit seul, soit au sein d'un medicine show, soit en compagnie d'autres bluesmen comme Robert Johnson, Robert Jr Lockwood, Elmore James, Robert Nighthawk ou Howlin' Wolf. Lorsqu'à partir de 1937, John Lee "Sonny Boy" Williamson engrange succès sur succès avec ses disques pour Bluebird, Rice Miller usurpe son identité, se faisant ainsi mieux payer dans les bars locaux. Il réussit grâce à cela à devenir l'animateur régulier d'un programme radiophonique diffusé depuis Helena dans l'Arkansas qu'il rendra célèbre, le King Biscuit Show sponsorisé par la marque de farine "Sonny Boy"! L'émission rend très populaire Rice Miller dans le Sud et des échos de ce succès arrivent jusqu'à Chicago. Le vrai Sonny Boy tentera, pistolet à la ceinture, de corriger l'imposteur. Mais en vain! La rencontre entre les deux Sonny Boy n'aura jamais lieu.
            Bien qu'il ait toujours prétendu avoir fait des disques dès les années 20, Rice Miller doit en fait attendre 1951 pour enregistrer ses premiers 78t pour le label Trumpet, une vingtaine de grands blues: expressivité instrumentale, capacité à créer en quelques secondes un climat tendre ou dramatique, ton sarcastique qui insinue avec malice des compositions toujours originales, emplies de verve et d'humour. Grand bluesman, poète satirique, la voix, le texte et l'harmonica ne font qu'un. Ces qualités sont encore portées à la perfection lorsque Sonny Boy signe, en 1955, un contrat avec les frères Chess. Il enregistre alors à Chicago, entouré des meilleurs musiciens de la ville, une des oeuvres les plus accomplies de l'histoire du blues: Don't start me to talkin', The key, Nine below zero, Checkin' upon my baby, Cross my heart, Trust my baby, Bring it on home, Help me et des dizaines d'autres magnifiques blues qui sont devenus des classiques du genre. En 1963, cet harmoniciste habillé d'une tenue d'Arlequin et d'un chapeau haut de forme, sorcier à la barbichette, illusionniste, grand raconteur de bobards saisit à bras le corps le public européen au cours de la tournée de l'American Folk Blues Festival et proclame son désir de s'installer à Londres. C'est le coup de foudre. Il devient ainsi un des favoris de la scène bourgeonnante du blues rock, enregistrant avec les Animals et les Yardbirds dont Eric Clapton fait alors partie. Au cours de ce séjour en Europe, Sonny Boy "Rice Miller" Williamson grave aussi au Danemark et en France trois merveilleux albums semi acoustiques en compagnie de Memphis Slim.
            Mais le mal du pays est le plus fort. Sonny Boy n°2 rentre dans le Sud pour décéder d'une crise cardiaque quelques semaines plus tard. Son oeuvre n'a cessé de grandir avec le temps au point d'apparaître comme l'une des plus abouties de l'histoire du blues. Son style d'harmonica, si personnel qu'il apparaissait a priori inimitable, n'a en fait pas cessé d'inspirer des générations de musiciens comme Junior Parker ou James Cotton.
            Nous avons rassemblé la totalité des titres enregistrés en studio par Rice Miller sous son nom. Sont exclus, les titres "live" (AFBF, séances londoniennes avec les Yardbirds ou les Animals) ainsi que les morceaux captés dans des réunions privées en Europe ou d'après des programmes de radio.
            Ce recueil que nous proposons ici ne pourra certainement pas rester en ligne très longtemps. Aussi si cela vous intéresse, profitez en rapidement.
                                                                       Gérard HERZHAFT

De nombreux lecteurs me demandent comment ils pourraient témoigner de leur reconnaissance pour le travail fourni dans ce blog qui est entièrement gratuit et bénévole. Si je dois répondre: achetez mon dernier ouvrage sur le blues (PORTRAITS EN BLUES) en format Kindle (e-book d'Amazon). Vous pouvez installer le système qui lit ce format sur n'importe quelle tablette ou ordinateur sans problème. Ce faisant, vous allez me permettre de sortir plus tard une édition papier.


            Showman, barker, smooth talker and of course bluesman supreme, this particular Sonny Boy - who borrowed his identity to the famous bluesman John Lee "Sonny Boy" Williamson - created such a mystery around him that it took the blues fans of the 60's (particularly the British) sleuth talents to work out the truth from the fibs. And even now many facts remain uncertain: for instance, when really was born our man? His passport (and himself ) gave December 5th 1897 but others including his relatives have given 1890, 1899, 1901.. And more recently even 1903 or 1912!!!... That last date seems anyway hard to swallow for the man who appeared in Europe in 1963-64 was certainly much older than that. But?
            Born Aleck Ford, probably in Glendora, son of an unmarried very young Millie Ford, he was raised by his stepfather, Mr Miller, hence his "official" name Aleck Miller. His nickname Rice would come from one of his regular work in the rice fields of Louisiana. Whatever, Aleck Ford or Rice Miller learned the harmonica and the guitar at an early age and decided to make a living as a travelling musician and showman, either alone or among medicine shows that combed the Southern States during the 1930's. He certainly knew and played with a lot of Mississippi and Arkansas bluesmen Robert Johnson, Lockwood, Robert Nighthawk, Howlin' Wolf (whose sister he might have married for awhile)... But when, after 1937, John Lee "Sonny Boy" Williamson became one of the most famous bluesman and harp player of his time, Miller took his identity, gaining much more gigs and even a radio programme from Helena, the King Biscuit Show. It have been said that the real Sonny Boy Williamson heard about the impostor and had even gone South with a gun to have an explanation with him. But fortunately for us bluesfans the meeting never occured...
            Although he regularly said he recorded since the 1920's (and even behind Bessie Smith, no kidding.. and remind that we swallowed all that!), Rice Miller made his recording debut in 1951 in Jackson (Ms) for the Trumpet label, backed by Elmore James. Well promoted by Lillian Mc Murry (owner of Trumpet) who liked quite much Sonny Boy, his records full of wry humour and originality gained good sales and he waxed more than 20 titles during the subsequent years.
            But it will take 1955 and a contract with Chess with superior backup musicians, studios and promotion for this Sonny Boy to record a long string of masterpieces so well known today and striking examples of classic Chicago blues of the 1950's: Don't start me to talkin', The key, Nine below zero, Checkin' upon my baby, Cross my heart, Trust my baby, Bring it on home, Help me and dozens of others.
            In 1963, this "old man" with a goatee and calling himself "The goat", dressed in a Harlequin suit and a top hat was the true sensation of the annual American Folk Blues Festival throughout Europe and stole every show with his showmanship, his harp wizardry, his intriguing but warm personality and his snarky speeches. His influence on the burgeoning European blues boom, particularly in England, was certainly as strong as Muddy's or Wolf's. He then recorded two brilliant and mostly acoustic albums in Denmark.
            Although he sung he wanted to "make London his home", he nevertheless went back to Helena, Arkansas just to die from a heart attack on May, 25th 1965, leaving one of the most accomplished recorded works of the Postwar blues.
            We have here gathered for the first time all his studio recordings. We have excluded the tracks he recorded live during the AFBF tours, whether on this shows or with British groups like The Yardbirds or The Animals as well as some tapes made while he was at private parties that have cropped up here and there.
            Those .mp3 uploaded files won't certainly be able to last forever. So if you want it, grab it now.
                                                                                  Gérard HERZHAFT

mercredi 9 juillet 2014

NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday Vol. 4



NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday
Volume 4

          
  Retournons un peu à New York... hier et avant hier et pour une quatrième fois.
            Wild Jimmy Spruill (1934-1996) est né à Fayetteville en Caroline du Nord dans une famille de métayers. Il a appris très jeune la guitare en écoutant les programmes de Country Music à la radio. Quant il arrive à New York en 1955, Spruill est déjà un guitariste assez aguerri pour émarger à quantité de séances d'enregistrement en studio autant en rock, blues, pop, R&B, en particulier pour les frères Bobby et Danny Robinson qui utilisent abondamment sa guitare précise, cinglante, efficace et très virtuose. Le jeu de Spruill apporte énormément à tous les morceaux auxquels il collabore et il participe à de nombreux grands succès aux Hit Parades pour Dave Cortez, Wilbert Harrison, Bobby Lewis, The Shirelles, Buster Brown, Noble Watts, June Bateman, etc.... Il enregistre aussi quelques 45t sous son nom qui ont acquis un statut légendaire auprès des amateurs de blues. En fait, son jeu peut être davantage comparé avec les grands guitaristes de Country des années 50 et 60 comme Hank Garland, Jimmy Bryant ou Joe Maphis qu'aux solistes du blues. Redécouvert brièvement dans les années 1980, Jimmy Spruill est décédé d'une crise cardiaque dans sa chambre d'hôtel alors qu'il était en tournée dans le Sud.
           
Nous avons réuni presque tous les titres enregistrés sous son nom par Jimmy Spruill sauf trois titres qui nous échappent encore. Merci d'avance à ceux qui souhaiteraient partager ces rares morceaux sur ce blog.
            Nous avons joint à ces titres de Wild Jimmy Spruill le 45t gravé sous le nom de Charlie Lucas Combo. Lucas était le bassiste de Spruill alors qu'il se produisait en club et ces deux titres présentent Jimmy de façon très proéminente.
            Walter Rhodes (1939-1990) est lui aussi originaire de Caroline du Nord et est venu tenter sa chance à New York à la fin des années 1950. Il enregistre avec le groupe vocal The Memos, participe à de nombreuses séances comme accompagnateur et en vedette sous différents noms (Little Red Walters, The Blond Bomber, Walter Rhodes) alternant des blues et de pièces plus proches du Rock'n'roll. Nous avons réuni ici tous ses 45t à l'exception d'un titre. Lui aussi redécouvert dans les années 1980, il a fait une deuxième carrière surprenante comme chanteur/ guitariste solo acoustique, enregistrant deux excellents albums pour le label néerlandais Swingmaster.
                                                                       Gérard HERZHAFT

            Let's go back to New York City yesterday for a fourth compilation!
            Wild Jimmy Spruill (1934-1996) is born in Fayetteville (North Carolina) among a sharecropping family, learning the guitar while listening to Country Music radio programmes, a strong and lasting influence. When arriving in New York in 1955, Spruill is already a masterful guitarist and quickly finds the path of the local studios, particularly those of Bobby and Danny Robinson for whom he recorded a lot of sessions. His clean, sharp, precise, virtuoso and expressive guitar is on the forefront of many records and Hits by Dave Cortez, Wilbert Harrison, Bobby Lewis, The Shirelles, Noble Watts & June Bateman ... He also records some 45s under his name that are highly rated by blues fans all over the world. Anyway, Spruill is certainly not confined to the blues genre and those loving his style should certainly lend an ear to those great Country guitarists of the era like Hank Garland, Joe Maphis or Jimmy Bryant who are in similar style than Spruill. We have gathered here almost all of his recorded output (under his name that is) but, despite our and friends' efforts, I'm still missing three titles. Thanks to anyone who would own it and willing to share on this blog. Rediscovered briefly by some British collectors in the 1980's, Spruill died from a heart attack in his Motel room while he was on tour in the Southern States.
            We have included also here the only single by the Charlie Lucas Combo in which Spruill is heavily featured. In fact, Lucas was the one-time bass player of the regular Jimmy Spruill's band.
          
  Walter Rhodes (1939-1990) came also from North Carolina to New York at the end of the 1950's. He plays guitar and harmonica on several sessions, recording as a member of The Memos, a vocal group and then under different names (The Blonde Bomber, Little Red Walters, Walter Rhodes), alternating blues and more rock or even pop-oriented pieces. We have gathered all his recordings minus one title (Cotton Pickin') that would be nice to feature here if anyone is willing to share. Rhodes has also been rediscovered in the 1980's, touring Europe quite often as a surprising country blues solo acoustic number. He waxed two excellent albums in this style for the Dutch Swingmaster label.
                                                                       Gérard HERZHAFT

NEW YORK CITY/ The Blues Yesterday
Volume 4
WILD JIMMY SPRUILL, g; King Curtis, t-sax; band. New York City, 1958
Honky Tonk hucklebuck
Jumping in
Those extremly rare first two titles are now on my YouTube channel (see link at right).
01. Scratch'n'twist
02. Slow draggin'
Wild Jimmy Spruill, g; band. New York City, 1959
03. Kansas City march
04. Hard grind
Wild Jimmy Spruill, g; Dave Cortez, og/pno; band. New York City, 1960
05. Lonely island
Chico Cha Cha
This extremely rare track is now on My You Tube Channel thanks to Pierre Monnery
Wild Jimmy Spruill, vcl/g; Bam Walters, t-sax; Horace Cooper, pno; John Robertson, dms; vcls. New York City, 1964
06. Country boy
07. Scratchin'
Wild Jimmy Spruill, g; Irving Johnson, vcl; band. New York City, 1964
08. The rooster
09. Cut and dried
10. Lonesome melody
11. Raisin' hell
Wild Jimmy Spruill, g; band. New York City, c. 1969
12. Party Hardy
Wild Jimmy Spruill, vcl/g; Larry Dale, vcl/g; Charles Collins, kbds/bs/dms. New York City, 1987
13. I got a brand new mojo
CHARLIE LUCAS COMBO: Wild Jimmy Spruill, g; Horace Cooper, pno; Ben Walters, t-sax; Charlie Jackson, t-sax; Charlie Lucas, bs; John Robertson, dms. New York City, 1963
14. Jump for joy
15. Walkin'
WALTER RHODES, vcl/g; The Memos, vcl group; band. New York City, 1959
16. The Biddy Leg
17. My type of girl
Walter Rhodes, vcl/g; saxes; Walking Willie, pno; Leonard Edwards, g; bs; Leo Price, dms. New York City, mai 1960
18. Strollie bun
19. I am to blame
Walter Rhodes (as Little Red Walters), vcl/g/hca; t-sax; Walking Willie, pno; Leonard Edwards, bs; Freddie Shwakes, dms. New York City, décembre 1960
20. Aw shucks baby
21. I'm mad
Pickin' cotton
22. Ain't nothing but gossip
Walter Rhodes, vcl/g; band. New York City, 1962
23. You can run but you can't hide
Walter Rhodes, vcl/g; band. New York City, 1963
24. I worship the ground you walk on
25. Uncle Sam
Walter Rhodes, vcl/g/hca; band. New York City, 1971
26. It's not what you do
27. Message to my woman

lundi 16 juin 2014

CHICAGO/ The Blues Yesterday Vol. 11



CHICAGO/ THE BLUES YESTERDAY Volume 11

      
   Bobby Rush (né Emmett Ellis Jr le 10 novembre 1940 à Homer, La) est aujourd'hui une figure majeure du Soul blues et un des grands maîtres du chitlin' circuit (dont on peut admirer une époustouflante performance dans le film "The Road to Memphis" (de Richard Pearce: que l'on peut trouver en DVD chez Wild Side). Sa discographie est riche d'albums marquants qui ont souvent été des succès commerciaux. Il sait mieux que quiconque marier le blues le plus brut (qu'il a pratiqué encore enfant auprès de Elmore James ou Boyd Gilmore) avec les éléments de la Soul, beaucoup de Funk et même du Rap. Mais ses premiers 45t enregistrés à Chicago (où sa famille s'est installée en 1953) sont largement méconnus à l'exception de son "classique" Chicken heads. Nous avons essayé de regrouper la plupart de ces premiers titres, entre blues et Soul, dans cette anthologie (il manque encore cinq morceaux: toutes copies .mp3 seraient les bienvenues!). Devenu une vedette surtout dans le Sud, Bobby Rush s'est installé à Jackson (Ms) en 1980.

           
Nous avons déjà présenté Little Wolf, de son vrai nom Jesse Sanders, dans Chicago/ The Blues Yesterday Vol. 2. Né le 26 juin 1930 à Florence, Ms, Jesse a fait une carrière de policier à Chicago tout en chantant ici et là dans les clubs de blues. Marié à la nièce de Howlin' Wolf, Diane, Jesse a été rebaptisé Little Wolf par Willie Dixon qui, à la mort du vrai Loup Hurlant, lui a composé et fait enregistrer en 1976 The wolf wont howl no more. Au moment de sa retraite de la police en 1990, Jesse Sanders est parti vivre à Memphis où il s'est produit sporadiquement sur scène. C'est en vendant un Greyhound bus qu'il avait retapé à son vieil ami Bobby Rush que Jesse Sanders a enregistré un album produit par Rush sur son éphémère label JayLo sous le nom de Little Howlin' Wolf! Un disque si rare qu'il passait même pour n'avoir jamais été édité! Mais notre ami Pierre Monnery (merci à lui) a déployé ses talents de fin limier pour en dénicher un exemplaire dont nous proposons ici l'intégralité. Mais attention: grande rareté ne signifie pas grande réussite et si cet album a ses moments, il n'est certainement pas au niveau de ce que Little Wolf a fait sous la houlette de Willie Dixon.

            Enfin, terminons cette anthologie avec - sauf erreur - l'unique 45t de L.C. Roby (Lee Charles Holland), le fils de William Holland (The Highway Man, lui aussi un imitateur de Howlin' Wolf). Dans ces titres de 1979, Roby apparaît comme un excellent guitariste et chanteur fort influence par Albert King.
            Comme d'habitude, tous vos commentaires et appréciations sont les bienvenues.

                                                                       Gérard HERZHAFT

http://www.amazon.com/Sue-Bobby-Rush/dp/B000008RE9/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1402951357&sr=1-1&keywords=Bobby+Rush+Sue 
         Bobby Rush (born Emmett Ellis Jr on November, 10th 1940 at Homer, La) is a major name of the Soul blues and one of the true master of the so-called chitlin' circuit (cf his breathtaking performances behind his audience in the Richard Pearce's film TheRoad to Memphis). He has a large discography of very often excellent albums with many Hits, mainly in the Southern States. He knows better than anyone how to mix a gritty down home Funk with strong blues overtones (he learned the blues with people like Elmore James and Boyd Gilmore!) and Soul elements and his music is highly personal and very exciting. But his first 45s recorded in Chicago (where his family settled in 1953) are not well known outside his major Hit Chicken heads. We have tried to gather them but five titles are still missing (any .mp3 copy through my mail would be welcome!). Becoming a big name, mainly in the South, Bobby went to live to Jackson, Ms in 1980, near his favourite audience.

            We have already featured Little Wolf and the records he made for Willie Dixon (see Chicago/ The Blues Yesterday Vol. 2). Born Jesse Sanders on June, 26th 1930 in Florence, Ms, our man has made a career as a Chicago police officer for 47 years while singing the blues in the Windy City clubs. Married to Howlin' Wolf's niece Diane, Jesse brought the attention of Willie Dixon who recorded him on an excellent aforementioned album. After his retirement from the Chicago Police Department, Jesse Sanders relocated in Memphis where he made some public appearances. He met again his old friend Bobby Rush and while Bobby bought to him a Greyhound bus Jesse had reshaped himself, he decided to record Sanders (this time as Little Howlin' Wolf) for his short lived JayLo label. The album is so rare that it was long thought it was never issued. Thanks to the detective talents of our friend Pierre Monnery, we have been able to get a copy of it and the entire session is on this post. But mind you: extremely rare doesn't mean extremely successful! Although there are good moments, we are here quite far from the sessions Little Wolf made for Dixon in Chicago!

            To round off this new volume, we have included the only but excellent 45 made by L.C. Roby (Lee Charles Holland, son of William Holland, himself a Howlin' Wolf impersonator!) in 1979. Roby was, at that time, leading a very good Chicago outfit that backed many bluesmen in the clubs and the studios. On his own record, L.C. demonstrates his skills as a singer and as a guitarist, strongly influenced by Albert King.
            As usual, all feedback from you, blues lovers, is welcome.

                                                                       Gérard HERZHAFT


CHICAGO/ The Blues Yesterday
Volume 11
Bobby Rush (Emmett Ellis Jr), vcl/g; band. Chicago, Ill. 1964
01. Someday
Let me love you
Bobby Rush, vcl/g; band. Chicago, Ill. 1966
You're the one for me
Done got over
Bobby Rush, vcl/g; Monk Higgins, pno; Wayne Bennett, g; Luther Johnson, g; horns; Cornelius Boyson, bs; dms. Chicago, Ill. 1967
02. Much too much
03. Sock boogaloo
Bobby Rush, vcl/g; band. Chicago, Ill. 29 janvier 1968
04. Gotta have money
05. Camel walk
Bobby Rush, vcl/g; Sonny Thompson, pno; band. Chicago, Ill. 1969
06. Wake up
07. Just be yourself
08. Let it all hang out
What now?
The things that I used to do (see my YouTube Channel for this title)
Bobby Rush, vcl/g; band. chicago, Ill. 1971
09. Chicken heads
10. Mary Jane
Bobby Rush, vcl/g; band. Chicago, Ill. 1972
11. Bowlegged woman knock kneed man I & II
Bobby Rush, vcl/g; band. Chicago, Ill. 1974
12. Get out of here
Little Wolf (Jessie Sanders), vcl/g; Bobby Rush, hca/g/bs; Micky Rogers, g; Mike Rushell, g; Dell Marris, og; John Alford, kbds; Jackson State Horn sectuon, horns; Willie James Hatten, bs; Forest Gordon, dms. Jackson, Ms. prob. 1992
13. Cryin' for my baby
14. Shake it baby
15. I ain't doing too bad
16. Ain't no time for fussing
17. Somebody walking in my home
18. Highway 49
19. Out in Virginia
20. Smokestack lightnin'
21. Help me baby
22. New Orleans blues
L.C. Roby (Lee Charles Holland), vcl/g; Eddie Shaw, t-sax; t-sax; Detroit Jr, og; Marylin Love, bs; Ben Sanders, dms. Chicago, Ill. septembre 1979
23. Ain't gonna tell nobody
24. Feel like a King