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mardi 26 août 2014

SONNY BOY WILLIAMSON (Rice Miller)



SONNY BOY WILLIAMSON (Rice Miller)
The Complete Studio Sessions


    
        Bonimenteur et showman autant que bluesman, ce Sonny Boy-là - qui a emprunté l'identité du célèbre bluesman John Lee "Sonny Boy" Williamson - a entouré son existence d'un tel épais tissu de bobards qu'il a fallu un travail de limier de chercheurs britanniques pour démêler la fiction de la réalité. Et encore: que demeurent d'incertitudes sur Sonny Boy n° 2, à commencer par sa date réelle de naissance! Lors de sa première tournée en Europe, son passeport donnait 1897 comme année de sa naissance, d'autres sources ont affirmé 1890, 1899, 1901... Certains, récemment, le font naître un 5 décembre en 1903 ou 1909, ce qui paraît quand même peu crédible vu son apparence d'homme âgé en 1963-64. Mais quid?
            Né dans le Mississippi, fils illégitime de Millie Ford qui le prénomme Aleck, il est élevé par son beau-père Mr Miller dont il prendra le nom. Son surnom de "Rice" viendra du travail régulier qu'il effectue un temps dans les rizières à la frontière de la Louisiane et du Mississippi. Quoi qu'il en soit, Aleck Ford ou Rice Miller, préfère aux travaux agricoles la vie de musicien itinérant. Il apprend l'harmonica et la guitare et vagabonde dans tout le Sud dans les années 20, gagnant sa vie en jouant le blues et en racontant des histoires, soit seul, soit au sein d'un medicine show, soit en compagnie d'autres bluesmen comme Robert Johnson, Robert Jr Lockwood, Elmore James, Robert Nighthawk ou Howlin' Wolf. Lorsqu'à partir de 1937, John Lee "Sonny Boy" Williamson engrange succès sur succès avec ses disques pour Bluebird, Rice Miller usurpe son identité, se faisant ainsi mieux payer dans les bars locaux. Il réussit grâce à cela à devenir l'animateur régulier d'un programme radiophonique diffusé depuis Helena dans l'Arkansas qu'il rendra célèbre, le King Biscuit Show sponsorisé par la marque de farine "Sonny Boy"! L'émission rend très populaire Rice Miller dans le Sud et des échos de ce succès arrivent jusqu'à Chicago. Le vrai Sonny Boy tentera, pistolet à la ceinture, de corriger l'imposteur. Mais en vain! La rencontre entre les deux Sonny Boy n'aura jamais lieu.
            Bien qu'il ait toujours prétendu avoir fait des disques dès les années 20, Rice Miller doit en fait attendre 1951 pour enregistrer ses premiers 78t pour le label Trumpet, une vingtaine de grands blues: expressivité instrumentale, capacité à créer en quelques secondes un climat tendre ou dramatique, ton sarcastique qui insinue avec malice des compositions toujours originales, emplies de verve et d'humour. Grand bluesman, poète satirique, la voix, le texte et l'harmonica ne font qu'un. Ces qualités sont encore portées à la perfection lorsque Sonny Boy signe, en 1955, un contrat avec les frères Chess. Il enregistre alors à Chicago, entouré des meilleurs musiciens de la ville, une des oeuvres les plus accomplies de l'histoire du blues: Don't start me to talkin', The key, Nine below zero, Checkin' upon my baby, Cross my heart, Trust my baby, Bring it on home, Help me et des dizaines d'autres magnifiques blues qui sont devenus des classiques du genre. En 1963, cet harmoniciste habillé d'une tenue d'Arlequin et d'un chapeau haut de forme, sorcier à la barbichette, illusionniste, grand raconteur de bobards saisit à bras le corps le public européen au cours de la tournée de l'American Folk Blues Festival et proclame son désir de s'installer à Londres. C'est le coup de foudre. Il devient ainsi un des favoris de la scène bourgeonnante du blues rock, enregistrant avec les Animals et les Yardbirds dont Eric Clapton fait alors partie. Au cours de ce séjour en Europe, Sonny Boy "Rice Miller" Williamson grave aussi au Danemark et en France trois merveilleux albums semi acoustiques en compagnie de Memphis Slim.
            Mais le mal du pays est le plus fort. Sonny Boy n°2 rentre dans le Sud pour décéder d'une crise cardiaque quelques semaines plus tard. Son oeuvre n'a cessé de grandir avec le temps au point d'apparaître comme l'une des plus abouties de l'histoire du blues. Son style d'harmonica, si personnel qu'il apparaissait a priori inimitable, n'a en fait pas cessé d'inspirer des générations de musiciens comme Junior Parker ou James Cotton.
            Nous avons rassemblé la totalité des titres enregistrés en studio par Rice Miller sous son nom. Sont exclus, les titres "live" (AFBF, séances londoniennes avec les Yardbirds ou les Animals) ainsi que les morceaux captés dans des réunions privées en Europe ou d'après des programmes de radio.
            Ce recueil que nous proposons ici ne pourra certainement pas rester en ligne très longtemps. Aussi si cela vous intéresse, profitez en rapidement.
                                                                       Gérard HERZHAFT

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            Showman, barker, smooth talker and of course bluesman supreme, this particular Sonny Boy - who borrowed his identity to the famous bluesman John Lee "Sonny Boy" Williamson - created such a mystery around him that it took the blues fans of the 60's (particularly the British) sleuth talents to work out the truth from the fibs. And even now many facts remain uncertain: for instance, when really was born our man? His passport (and himself ) gave December 5th 1897 but others including his relatives have given 1890, 1899, 1901.. And more recently even 1903 or 1912!!!... That last date seems anyway hard to swallow for the man who appeared in Europe in 1963-64 was certainly much older than that. But?
            Born Aleck Ford, probably in Glendora, son of an unmarried very young Millie Ford, he was raised by his stepfather, Mr Miller, hence his "official" name Aleck Miller. His nickname Rice would come from one of his regular work in the rice fields of Louisiana. Whatever, Aleck Ford or Rice Miller learned the harmonica and the guitar at an early age and decided to make a living as a travelling musician and showman, either alone or among medicine shows that combed the Southern States during the 1930's. He certainly knew and played with a lot of Mississippi and Arkansas bluesmen Robert Johnson, Lockwood, Robert Nighthawk, Howlin' Wolf (whose sister he might have married for awhile)... But when, after 1937, John Lee "Sonny Boy" Williamson became one of the most famous bluesman and harp player of his time, Miller took his identity, gaining much more gigs and even a radio programme from Helena, the King Biscuit Show. It have been said that the real Sonny Boy Williamson heard about the impostor and had even gone South with a gun to have an explanation with him. But fortunately for us bluesfans the meeting never occured...
            Although he regularly said he recorded since the 1920's (and even behind Bessie Smith, no kidding.. and remind that we swallowed all that!), Rice Miller made his recording debut in 1951 in Jackson (Ms) for the Trumpet label, backed by Elmore James. Well promoted by Lillian Mc Murry (owner of Trumpet) who liked quite much Sonny Boy, his records full of wry humour and originality gained good sales and he waxed more than 20 titles during the subsequent years.
            But it will take 1955 and a contract with Chess with superior backup musicians, studios and promotion for this Sonny Boy to record a long string of masterpieces so well known today and striking examples of classic Chicago blues of the 1950's: Don't start me to talkin', The key, Nine below zero, Checkin' upon my baby, Cross my heart, Trust my baby, Bring it on home, Help me and dozens of others.
            In 1963, this "old man" with a goatee and calling himself "The goat", dressed in a Harlequin suit and a top hat was the true sensation of the annual American Folk Blues Festival throughout Europe and stole every show with his showmanship, his harp wizardry, his intriguing but warm personality and his snarky speeches. His influence on the burgeoning European blues boom, particularly in England, was certainly as strong as Muddy's or Wolf's. He then recorded two brilliant and mostly acoustic albums in Denmark.
            Although he sung he wanted to "make London his home", he nevertheless went back to Helena, Arkansas just to die from a heart attack on May, 25th 1965, leaving one of the most accomplished recorded works of the Postwar blues.
            We have here gathered for the first time all his studio recordings. We have excluded the tracks he recorded live during the AFBF tours, whether on this shows or with British groups like The Yardbirds or The Animals as well as some tapes made while he was at private parties that have cropped up here and there.
            Those .mp3 uploaded files won't certainly be able to last forever. So if you want it, grab it now.
                                                                                  Gérard HERZHAFT